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Le vol du Boli : c’est l’Afrique au Châtelet en musique et en danse

Coup de coeur, Les critiques, Paris, Théâtre musical
Cyril Moreau

photo Cyril Moreau

Au théâtre du Châtelet, le cinéaste Abderrahmane Sissako et le musicien pop Damon Albarn signent Le Vol du Boli, un spectacle opératique grandiose qui, à partir du pillage d’un fétiche animiste africain, évoque la question de la condition noire. Une fête pour les sens et l’esprit.

Chose suffisamment rare pour ne pas être mentionnée : au moment des saluts, tandis que s’achevait l’enchaînement foisonnant des tableaux scéniques grand format que compose Le Vol du Boli, la salle du Châtelet, s’est levé d’un bloc. Debout et dansante, elle a longuement exprimé une liesse qu’on observe assez peu au théâtre.

La création que réalise le cinéaste mauritanien multi-césarisé pour son film Timbuktu prend pour point de départ le rapt commis par l’écrivain Michel Leiris d’un Boli malien (petite sculpture brune d’un animal court sur pattes aux curieux contours) dont on suit le parcours de l’Afrique vers la France. Celui-ci représente les milliers d’autres biens culturels et patrimoniaux appartenant à l’Afrique et éhontément spoliés lors d’expéditions ethnographiques. Elle dépeint aussi et surtout quelque chose de beaucoup plus vaste et ambitieux : elle interroge la condition des noirs dans l’Afrique d’hier à aujourd’hui. En effet, le spectacle remonte à l’Empire mandingue (12-13e siècles) pour revenir à la vie des quartiers populaires dans le Congo contemporain. Elle décrit une histoire largement émaillée de rapports de force et de domination européenne, notamment en plein contexte de colonisation.

Damon Albarn photo Cyril Moreau

Il émane des faits relatés une intolérable violence : traite négrière, commerce d’esclaves, migration forcée, au mépris du danger et de la dignité. Pour autant, c’est sur une modalité festive et enthousiasmante que se présente Le Vol de Boli comme si la joie fiévreuse qui s’y exprime conjurait des temps durables de misère. Colorée et enlevée, la mise en scène est foisonnante et sans doute par moment excessive mais elle assume pleinement sa dimension « grand spectacle ». Les artistes jouent, chantent, dansent, s’expriment avec une vive et franche éloquence. Il se dégage de toute la troupe un fort élan vital et vaillant. La danse est physique, athlétique, sans se départir d’une dimension poétique et aussi politique. Car le spectacle ne peut que comporter une dimension militante qui passe nécessairement par le corps même des interprètes. Au carrefour des arts, des disciplines et des langages, c’est bel et bien l’altérité qui triomphe et l’humain qui est célébré.

La création musicale que propose Damon Albarn est aussi puissante que stimulante. L’ancien leader des groupes Blur et Gorillaz a composé et joue en direct une partition où règnent magistralement le brassage et le métissage de sonorités mélodiques et percussives d’une grande richesse. Découvrir le travail d’une troupe comptant une cinquantaine d’artistes qui défendent avec autant de joie, d’investissement et de talent un propos aussi important et concernant est un gage de félicité.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Le vol du boli
Composition musicale
Damon Albarn

Livret et dramaturgie
Abderrahmane Sissako , Charles Castella

Mise en scène
Abderrahmane Sissako en collaboration avec Dorcy Rugamba

Avec
Sogolon la reine mère, la femme magique, une griotte, une esclave, la patronne du maquis
Fatoumata Diawara

Le roi Sundjata, Boy de Michel Leiris, un esclave, un serviteur, un tirailleur, un marchand, un mineur, un gardien de musée
Edouard Borrina Mapaka

Le griot narrateur, un client du maquis
Baba Sissoko

L’homme de la rue, un narrateur, l’homme du présent, un chanteur du maquis
Jupiter Bokondji

Michel Leiris, un maître, un dictateur fou, un résistant, Léopold II, une incarnation du pouvoir blanc
François Sauveur

Secrétaire de Michel Leiris, maîtresse d’esclaves, femme abolitionniste, invitée du salon, une femme amoureuse du tirailleur, une incarnation du pouvoir blanc,
Emma Liégeois

Femme au service du roi, esclave, prostituée
Faty Sy Savanet

Une fille du maquis
Woridio Tounkara

Un esclave, un client du maquis, un homme politique
Chrysogone Diangouaya

Multi instruments
Mike Smith

Percussionniste
Remi Kabaka

Percussions
Cubain Kabeya

Kora
Mamadou Diabaté

Trombone / Euphonium / Sacqueboute
Guillaume Bernard

Doom doom / Calabash
Mélissa Hié

Balafon pentatonic
Ophélia Hié , Lansiné Kouyaté

Djembe
Papy Kalula Mbongo

Percussions / Doom doom
Mel Malonga

Reed player
Xavier Terrasa

Chanteurs de musique ancienne
Christian Ploix , Erwan Picquet , Vincent Pislar , Branislav Rakic , Matthieu Walendzik

Chœur de femmes
Emma Liégeois , Faty Sy Savanet , Woridio Tounkara , Yvonne Coulibaly , Virginie Kazango

Danseurs
Mamela Nyamza , Soukeyna Boro , Chrysogone Diangouaya , Fatou Diarra , Magali Lesueur , Thierno Thioune

Conseiller artistique
Charles Castella

Consultant artistique
James Bonas

Scénographie et lumières
Eric Soyer

Costumes
Elisabeth Cerqueira

Chorégraphie
Mamela Nyamza

Vidéaste
Mathieu Sanchez

Sound designer
Stéphane Oskéritzian

Direction musicale
Mike Smith

Direction des percussions
Remi Kabaka

Fabrication des bolis pour l’exposition
Abdou Ouologem

Images Kinshasa
Renaud Barret

Images d’eau « Water Slow Motion »
Renaud Rubiano

Autres images d’archives
Gaumont Pathé

Interprète
Cécile Leterme

Durée: 1h45

Théâtre du Châtelet
du 15 avril au 8 mai 2022

20 avril 2022/par Christophe Candoni
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