Dirigé par Christian Benedetti, le Théâtre-Studio d’Alfortville est en danger. Le metteur en scène fait appel à plusieurs artistes Ariane Ascaride, Coline Serreau, Jacques Bonnaffé pour collecter des fonds lors de différentes soirées en 2026.
Comme beacoup de théâtres qui ne figurent pas dans un réseau labelisé (comme l’Echangeur à Bagnolet), le Théâtre-Studio d’Alfortville subit de plein fouet la baisse des subventions des collectivités locales et de l’Etat, et a de plus en plus de difficultés à produire ses spectacles. « Aujourd’hui, après plusieurs diminutions successives, d’autant plus en cette période, et malgré un soutien constant de la ville d’Alfortville, ce qui reste des subventions publiques ne permet plus de couvrir les frais de maintenance, d’engager des dépenses d’investissement, ni à ma compagnie d’avoir une marge artistique consolidée pour réaliser ses créations » explique Christian Benedetti.
Entre 2025 et 2024, la baisse des subventions s’élève à – 87 000 €. C’est moins 46% pour le département, moins 27% pour la Région et moins 15,5% pour la DRAC. La subvention de la Ville est stable depuis 5 ans à hauteur de 82 000 €.
La salle créée en 1997 par Christian Benedetti, dans un ancien entrepôt de vin et de liqueur, s’est imposée depuis près de 30 ans comme l’une des plus ambitieuses scènes du théâtre français. Dès sa première mise en scène, Christian Benedetti imprime sa patte. Il présente Sauvés d’Edward Bond, en présence de son auteur alors inconnu en France, qui deviendra auteur associé et parrain du Théâtre-Studio. Puis il sera joué au Festival d’Avignon, avec ses Pièces de Guerre en 1994, dans la mise en scène d’Alain Françon, puis il fait son entrée au répertoire de la Comédie-Française avec La Mer. Rien de cela n’aurait été possible sans le Théâtre-Studio d’Alfortville.
Le public y découvre ensuite les premières pièces de Sarah Kane, puis celles de Biljana Srbljanovic, Gianina Cãrbunariu, Mark Ravenhill ou Christophe Fiat. Christian Benedetti, dénicheur de textes contemporains percutants, ne lâche pas pour autant le repertoire. A partir de 2010, il monte toutes les pièces de Tchekhov dans des corps à corps à fleur de peau. Le public devient accro à sa saga Tchekhov.
Le Théâtre-Studio a ainsi produit ou co-produit 86 spectacles – créations, reprises et tournées – pour un total de plus de 2 410 représentations réunissant 155 000 spectateurs. « C’est un abri, un refuge, un laboratoire, un lieu de mémoire et de répertoire, un foyer pour l’imagination » poursuit Christian Benedetti qui refuse de baisser les bras. Déjà en 2014, puis plus récemment en 2022, le Théâtre-Studio s’est trouvé en mauvaise posture financière. « La seule réponse que nous pouvons apporter est une réponse artistique » lance le metteur en scène qui a demandé « un coup de main fraternel et de résistance » à plusieurs artistes en 2026. Ariane Ascaride, Coline Serreau, Jacques Bonnaffé, Aurélia Jarry…ont déjà répondu présents pour que cet espace de liberté thétral continue d’exister.
2026 sera donc l’année de… « Toutes les vies » à Alfortville, avec plusieurs soirées, autour d’un artiste. Avant chaque spectacle Aurélia Jarry présentera Pour Gisèle, une chorégraphie de 6 minutes avec le Collectif « Les Indomptables » de la Compagnie Sait-Mouvoir : Véronique Dréau, Lilou Gourdant, Aurélia Jarry, Salomé Lemire, Yağmur Uygarkızı. De « Giselle » à Gisèle (Pélicot). Le prénom dit le ballet. Puis après chaque spectacle, Camille Lockhart aka Ecran Total proposera un concert en partenariat avec La Muse en Circuit.
Voici les premières soirées
Samedi 17 janvier 2026, premier battement : Ariane Ascaride
17h – 19h
LA VILLE EST TRANQUILLE
Un film de Robert Guédiguian
Suivi d’une rencontre avec Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin.
Événement gratuit sur réservation
20h – 21h30
DU BOHNEUR DE DONNER !
Un spectacle d’Ariane Ascaride
Poèmes de Bertolt Brecht avec David Venitucci
Samedi 14 février, deuxième battement : Coline Serreau
17h – 19h
LA CRISE
Un film de Coline Serreau
Suivi d’une rencontre avec la metteuse en scène
Événement gratuit sur réservation
20h – 21h
LA BELLE HISTOIRE DE COLINE SERREAU
Un spectacle de et avec Coline Serreau qui raconte raconte ses souvenirs.
Samedi 14 mars, troisième battement : Jacques Bonnaffé
17h – 19h
LES INTRUS
Un film de Reza Serkanian
Suivi d’une rencontre avec le metteur en scène
Événement gratuit sur réservation
20h – 21h
DEGRÉ ZORRO DE L’ÉCRITURE, SLAM AVEC DGIZ !
On peut décrire l’installation de la soirée comme celle d’une scène ouverte.


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