Après l’Odéon et Anne-Cécile Vandalem en mai, les Intermittent.es du désordre sont intervenus au Théâtre de la Colline la semaine dernière pendant une représentation de Je suis un pays de Vincent Macaigne, en accord avec le metteur en scène et la direction du théâtre. Dans un communiqué paru en début de semaine les Intermittent.es du désordre donnent leur version de la soirée, et dénoncent l’encadrement de leur intervention. La direction du Théâtre de la Colline a tenu à leur répondre dans un communiqué que nous reproduisons ici.
Le Théâtre de La Colline, Vincent Macaigne et son équipe, ont été avertis de la venue des « Intermittent.es du désordre » par le tract distribué le 25 mai 2018 à l’Odéon, soirée durant laquelle ils ont interrompu la représentation de Tristesses d’Anne-Cécile Vandalem.
Par souci d’ouverture, conformément à l’esprit du projet artistique du théâtre de La Colline dirigé par Wajdi Mouawad et en particulier l’éditorial Ode à l’ennemi invitant à s’ouvrir à l’autre (… La Colline fera tout pour s’ouvrir au monde, et son équipe tout pour jeter ses forces dans la bataille, forces qui ont pour nom hospitalité, générosité, attention, accueil, écoute, parole, fragilité, sensibilité, émotions, récits, beauté. Et, fil d’Ariane dans les méandres de nos éparpillements, s’opposant à toute forme de brutalité, on essayera d’affirmer que l’Autre sera notre maître mot, à la fois guide et Vigie…), la direction du théâtre de La Colline et les équipes présentes en soirée, Vincent Macaigne et sa troupe, ont fait le choix d’accepter d’accueillir les « Intermittent.es du désordre »,et leur laisser le temps de leur intervention, jour et heure de leur choix, l’espace et la forme d’expression souhaités.
Ils ont finalement décidé de se manifester sur la scène de La Colline le 12 juin 2018, dans la deuxième partie du spectacle Je suis un pays, durant une dizaine de minutes. Comme en atteste la vidéo qu’ils ont eux-mêmes produite et diffusée sur leur compte vimeo, comme peuvent en témoigner les 747 spectateurs présents ce soir-là et les équipes du théâtre et de la compagnie, les « Intermittent.es du désordre » ont eu tout l’espace qu’ils ont souhaité pour s’exprimer :
• durée de leur intervention (Ils sont sortis de scène puis du théâtre d’eux-mêmes, une fois leur intervention terminée, sans répondre aux questions ni de Vincent Macaigne ni des équipes du théâtre).
• lieu (l’espace scénique qu’ils ont souhaité, les équipes techniques se sont mobilisées afin qu’ils n’encourent aucun risque, le spectacle comportant de nombreux effets de machinerie venant des cintres).
• forme de l’intervention (fl ash mob, textes dits au micro, interventions sur la scénographie du spectacle qu’ils ont bouleversée en l’espace de 10 minutes).
À l’heure du débat sur les fausses informations, il nous semble primordial, Théâtre de La Colline invitant un artiste dans sa programmation, de rétablir les justes faits quand celui-ci est injustement attaqué, tant sa personne que son geste artistique. Et d’affirmer que Vincent Macaigne s’est entièrement prêté au jeu de l’interruption de son spectacle.
L’espace laissé ce 12 juin à la libre expression des « Intermittent.es du désordre » n’engage que le Théâtre de La Colline, Vincent Macaigne et son équipe. Cela n’engage aucunement les autres théâtres ou les artistes dont les représentations sont ou seraient perturbées, et dont nous respectons et respecterons de toute évidence les réponses. D’une manière générale, cela peut avoir le mérite d’ouvrir le débat sur le mode d’expression de ce groupe n’hésitant pas à intervenir sur le travail d’artistes, auteures et auteurs, actrices et acteurs, metteuses et metteurs en scène, scénographes et autres concepteurs, sur leur mode de communication et les échos qu’ils trouvent dans les médias, les réseaux sociaux et dans la profession.
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