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Un Songe shakespearien enchanté par le Ballet de l’Opéra de Paris

A voir, Danse, Les critiques, Paris
Agathe Poupeney

Paul Marque photo Agathe Poupeney

A l’Opéra Bastille, Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare se redécouvre chorégraphié par George Balanchine sous la forme d’une rêverie fastueuse et délicieuse de toute beauté.

Pour sa récente entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris, la pièce, créée en 1962 par les danseurs du New York City Ballet, s’était refaite une beauté. Sa nouvelle imagerie imaginée par Christian Lacroix aux manettes de décors et costumes originaux convoque généreusement, et sans lourdeurs illustratives, l’univers onirique et fantastique du conte, la légère et parfois enfantine fantasmagorie d’une rêverie ineffable, peuplée d’une frémissante myriade de créatures de la forêt, d’elfes colorés, de fées ailées, et de nymphes diaphanes paradant en manège autour du couple royal que forment Paul Marque en noble Obéron et Ludmila Pagliero en piquante Titania.

Scéniquement, tout flatte l’œil autant que l’esprit. L’atmosphère visuelle colle parfaitement avec la danse charmeuse et enchanteresse du chorégraphe russe. Si Balanchine s’est moins illustré dans la pantomime de ballets narratifs que dans l’épure d’une écriture abstraite et graphique, celui-ci, inspiré par la comédie shakespearienne, laisse volontiers s’épanouir, dans la rigueur de sa gestuelle académique, une joviale et élégante théâtralité.

L’intrigue se voit nécessairement resserrée mais on retrouve les figures et péripéties principales parmi lesquelles le quatuor d’amoureux au destin contrarié par le sortilège d’une fleur d’amour dont la sève humectée rend inévitablement épris du premier être vu. Balanchine dessine avec subtilité les chassés-croisés facétieux et insensés d’Hermia, Lysandre, Helena et Démétrius aux abois dans le sous-bois. Pablo Legasa et Arthus Raveau en irrésistibles fier-à-bras, Laura Hecquet et Hannah O’Neill en jeunes femmes éplorées et déroutées assument pleinement ce qu’il faut de naïveté et de gravité. On retrouvera aussi, sur son coquillage nacré, une Titania en proie au rêve et, malgré elle, au désir d’un homme transformé en âne bâté. Tout cela est le fruit de l’entreprise intrépide de Puck, le gai luron et joyeux vagabond nocturne lestement composé par le jeune et réjouissant Andréa Sarri en costume sylvestre et à l’allure elfique. Dans les ténèbres de la nuit couverte d’un épais brouillard, l’erreur finit par se dissiper et l’amour querelleur triompher sous l’autorité d’une déesse chasseresse entourée de sa meute de chiens, elle est fièrement incarnée par Héloïse Bourdon.

Germain Louvet et Myriam Ould-Braham photo Yonathan Kellerman

Émaillée d’irrésistibles jeux et nœuds amoureux où se mêlent volupté et rivalité, la trame narrative trouve son dénouement dès la fin de la première partie. La seconde, ouverte en fanfare par la célèbre Marche nuptiale qui accompagne aujourd’hui tous les mariages du monde, s’offre comme un long et beau bouquet final, une sorte d’apothéose qui célèbre l’amour et la danse. On y retrouve assez furtivement les personnages de la pièce, non plus dans la forêt magique et initiatique mais au pied d’un antique temple sacré, où Myriam Ould-Braham et Germain Louvet apparaissent pour donner à contempler un divertissement d’une infinie suavité.

Sous la direction d’orchestre toujours soutenue de la cheffe Andrea Quinn pas avare en grands élans romantiques, les nombreux solistes et le corps de ballet très sollicité se laissent aisément emporter par la fougue tourbillonnante qui est celle de la musique de Mendelssohn et de la comédie de Shakespeare. Ils font montre d’une fraîcheur et d’une malice qui séduisent et laissent les rêveurs bien éveillés.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Le Songe d’une nuit d’été

D’après William Shakespeare,
A Midsummer Night’s Dream

Musique :
Felix Mendelssohn-Bartholdy

Chorégraphie :
George Balanchine

Direction musicale :
Andrea Quinn

Chef des Choeurs :
Alessandro Di Stefano

Décors :
Christian Lacroix

Costumes
Christian Lacroix

Lumières :
Jennifer Tipton

Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra
avec la participation des élèves de l’École de Danse
Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris

Durée : 2h05 avec entracte

Opéra Bastille
du 18 juin au 16 juillet 2022

29 juin 2022/par Christophe Candoni
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