Fermé pour travaux depuis fin 2016, le site emblématique du Théâtre de la Ville, place du Châtelet à Paris, doit rouvrir ses portes le 9 septembre pour une soirée inaugurale. Avant une ouverture totale début octobre, en espérant que les travaux soient terminés cet été.
Il aura nécessité sept années de travaux. Fermé depuis fin 2016, le Théâtre de la Ville, situé place du Châtelet (Paris 4e), doit rouvrir ses portes au public pour une journée d’inauguration le 9 septembre prochain, avant le lancement officiel de la saison, programmée le 4 octobre avec l’opération Chotto Desh d’Akram Khan. Pour l’occasion, le théâtre change de nom et arbore celui de sa première directrice, Sarah Bernhardt, à sa tête pendant 24 ans, jusqu’à sa mort en 1923.
Pas moins d’une centaine de spectacles, dont 43 créations, sont programmés pour cette saison, dont la moitié en danse. Ivo van Hove, Christophe Honoré, (La) Horde, ou encore Roméo Castellucci avec Isabelle Huppert pour une nouvelle de Bérénice seront à l’affiche. Outre ces spectacles, 4 temps forts ont été conçus « pour répondre à la question d’un théâtre grand public », indique Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville depuis 2007. Le Festival de la place ouvrira le bal avec 5 week-ends répartis du 9 septembre au 1 er octobre. Suivront, le Printemps de la danse, Place à l’Europe et Place au sport. Tous investiront la place du Châtelet ou des espaces alentours comme celui de la Tour Saint-Jacques (Paris 4e). Bob Wilson pourrait présenter une lecture autour des hétéronymes de Fernando Pessoa, poète portugais cher à Emmanuel Demarcy-Mota.
Moins énergivore, plus lumineux et moderne, le théâtre de la Ville a vu son intérieur repensé. Certains aménagements imaginés par les deux architectes Valentin Fabre (1927-2022) et Jean Perrottet (1925-2021) dans les années 1960 ont disparu pour répondre aux exigences actuelles. Exit les deux escaliers monumentaux qui trônaient jusqu’alors dans l’entrée,« ils entravaient la lumière naturelle provenant des fenêtres adjacentes ». Les architectes du cabinet Blond&Roux ont dessiné des escaliers plus aérés. L’accueil du public a été également repensé. La dalle du hall a été abaissée et les trottoirs longeant le front du bâtiment ont été surélevés afin de pallier le risque d’attentat et permettre l’accès aux personnes à mobilité réduite. Ces dernières pourront profiter pleinement du bâtiment : « tous les espaces sont rendus accessibles au PMR, précise Emmanuel Demarcy-Mota.
Dans la grande salle, ce sont 20 places réservées au plus près de la scène ou en haut pour les retardataires, grâce à l’ascenseur. » La grande salle disposera ainsi d’une capacité de 932 places ; sous la coupole, ce seront 130 personnes qui pourront être accueillis dont 4 PMR. Le café des œillets quant à lui voit son avenir incertain en raison de sa hauteur sous plafond, réduite après l’abaissement de la dalle du hall.
A chaque rénovation, son lot d’innovations
Le Théâtre de la Ville vient d’être désigné lauréat du plan France 2030. Une enveloppe de 700 000 € doit permettre la mise en place de lunettes augmentées pour les personnes malvoyantes, ainsi que l’achat d’appareils auditifs. Baptisé « hall 21 » pour son virage vers le 21 e siècle, l’espace d’accueil prendra la forme d’une agora dans laquelle des débats, des expositions, des spectacles ou des bals se tiendront – une dizaine est programmée pour la saison prochaine – ainsi que des ateliers de danse ou de théâtre avec des artistes du monde entier grâce à la visioconférence. Le hall du théâtre de la ville pourra ainsi accueillir des publics dès 8h du matin. La chorégraphe zimbabwéenne Nora Chipaumire, installée à Brooklyn, circule parmi les premiers noms évoqués.
Si la date du 9 septembre, avec une réouverture totale du bâtiment de la place du Châtelet prévue début octobre est programmée, le retour sur le site emblématique pourrait être compromis par le retard du chantier : « il va falloir travailler jour et nuit à partir du mois d’août pour tenir le calendrier », précise Emmanuel Demarcy-Mota. La mise en place d’un cintre électronique – obligatoire pour soulager les équipes techniques – pour manipuler les décors « est l’un des éléments ayant retardé les travaux. »
Quid de l’espace Cardin ? Occupé depuis 2016, il sera utilisé en back-up jusqu’à décembre pour « sécuriser les spectacles » en cas d’impossibilité d’investir la salle du Châtelet. Dans un temps plus long, certains rêvent d’y installer un Centre Dramatique National (CDN) ou un Centre Chorégraphique National (CCN). Pour l’heure ce ne sont que des hypothèses. Fidèle à sa philosophie, l’équipe du Théâtre de la Ville promet de s’adapter afin de trouver les meilleures solutions possibles.
Kilian Orain – www.sceneweb.fr
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