Guillaume Dujardin, metteur en scène, enseignant et créateur du festival de caves a été condamné par le tribunal correctionnel de Besançon pour des faits d’agression, harcèlement et chantage sexuels sur neufs étudiant(e)s.
Les faits remontent aux années 2014-2017. Guillaume Dujardin enseignait à cette période à l’Université de Franche-Comté. Tout était parti d’une lettre anonyme, reçue fin 2017 à l’université de Franche-Comté. Les parents d’une ancienne élève y dénonçaient « les dérives » de l’enseignant. A l’époque Guillaume Dujardin avait estimé qu’il s’agissait “d’une atteinte aux droits de la défense qui met en danger (sa) présomption d’innocence.” Selon les témoignages, Guillaume Dujardin usait de son autorité et de son charisme en invitant certaines de ses élèves à des cours particulier à son domicile. Les élèves devaient se déshabiller. Dès la révélation des faits, Guillaume Dujardin avait été suspendu de ses fonctions par le Président de l’université de Franche-Comté.
Lors du procès le 7 octobre dernier, neuf anciennes étudiantes et un ancien étudiant s’étaient portés parties civiles. Le procureur Etienne Manteaux avait souligné « l’emprise redoutable » du prévenu sur ses victimes, « passionnées de théâtre », et ses « méthodes de gourou » qui « s’immiscent dans leur vie privée et connaît leurs failles pour prendre le pouvoir ». « Cette emprise avait pour finalité d’assouvir ses fantasmes : obtenir qu’elles se masturbent devant lui, simulent des viols ou encore se laissent photographier nues », avait poursuivi le procureur. « Pour moi, c’était un jeu d’acteur », s’était défendu Guillaume Dujardin, lors du procès.
La peine requise par le procureur a été suivie par le tribunal, quatre ans de prison dont deux ans ferme. Le tribunal l’a par ailleurs condamné à indemniser ses victimes, entre 5 000 et 15 000 euros chacune. Il a l’obligation de se soigner, l’interdiction de rentrer en contact avec ses victimes, enfin son nom sera inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes, le FIJAIS.
Pour l’avocate des parties civiles, maître Anne Lassalle interrogée par France Bleu Besançon, ce jugement est historique dans le monde du théâtre : « C’est la première fois en France qu’un professeur de théâtre est reconnu coupable devant dix parties civiles et j’espère que la décision sera suivie par d’autres juridictions » a-t-elle déclaré . Elle estime que ce procès peut marquer « le début d’une réelle réflexion que le théâtre doit mener sur son enseignement. » Le metteur en scène Guillaume Dujardin a dix jours pour faire appel du jugement.
Stéphane CAPRON – avec agences.
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