Au départ du face à face entre un laboureur et la mort, et la dispute qui s’ensuit, il y a le corps d’une jeune femme, l’épouse du laboureur, rendu à la terre. Elle était jeune, douce, mère de famille.
Est-il normal que ce qu’il y a de plus beau au monde, de plus enjoué, de plus innocent, soit tranché dans son évolution par la mort ? revendique le laboureur. Est-il concevable de réclamer justice et réparation pour une perte inscrite depuis l’origine des temps dans tout ce qui respire ? rétorque la mort. Ainsi avance la dispute. Chacune des phrases nous est connue. Nous les portons en nous, sachant qu’un jour nous aurons à les prononcer ; de nous-mêmes à nous-mêmes, car autrement comment parvenir à donner sens à l’irréparable ?
Lumineux et dense, ce texte, s’il aborde un sujet grave, le fait avec franchise et son énergie n’est pas celle du désespoir, au contraire. La douleur permet au laboureur, non pas de se répandre en lamentations, mais de poser les vraies questions.
Ce dialogue de la fin du Moyen Âge déconcerte par la rigueur de sa composition et l’amplitude de l’écho qu’il trouve en chacun de nous. Avec l’évidence des oeuvre parfaites, cette joute oratoire touche à l’essentiel.
Le Laboureur de Bohême
Texte établi par Dieter Welke et Christian Schiaretti
de Johannes von Saaz / mise en scène Christian Schiaretti / Répertoire TNP
Avec Damien Gouy, Clément Morinière, Antoine Besson.
Texte établi par Christian Schiaretti et Dieter Welke
Scénographie Renaud de Fontainieu
Costumes Thibaut Welchlin
Lumières Julia Grand.
Production Théâtre National Populaire.
Avec la participation du Conservatoire à Rayonnement Régional de Lyon.
Durée : 1h10TNP
Du mardi 12 au vendredi 15 mars et du mardi 2 au vendredi 5 avril 2013, à 20h
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