Parmi une multitude de mauvaises copies, un professeur de français découvre une rédaction enfin digne d’intérêt. Claude, jeune garçon réservé, y décrit le quotidien des parents d’un de ses camarades. Commence alors un étrange -et haletant- échange entre le professeur et l’élève, entre voyeurisme et exercice de style. D’ailleurs jusqu’où peut-on pousser au nom de l’aventure littéraire ?
Quand j’ai lu pour la première fois Le Garçon du dernier rang, deux films me sont revenus immédiatement à l’esprit : Paranoïd Park de Gus Van Sant et Ken Park de Larry Clark. Ces deux réalisateurs avaient su saisir dans l’adolescence ce qu’il y avait de brut, d’entièreté et de farouche tendresse.
L’écriture de Mayorga, aux accents très filmiques, m’a impressionné à la fois par le choix simple des mots, la pureté de la syntaxe et en contrepoint par la complexité de sa construction. Mayorga donne à entendre une fable —et j’aime cette capacité à raconter une histoire— mais de manière non linéaire. C’est par la juxtaposition de moments très sensibles, impressionnistes que se développe la narration.
L’écriture de Juan Mayorga est donc très cinématographique —François Ozon l’a même portée à l’écran Dans la maison. Mayorga organise à l’intérieur même de sa dramaturgie différents plans renvoyant sans cesse le spectateur à de nouveaux cadrages.
Le cadre appartient à l’histoire : celui qui regarde, celui qui regarde l’observateur, et enfin l’objet de la fable, ces êtres observés. Il y a donc de la perspective chez Mayorga. A la profondeur de champ du cinéma, il répond par la multiplication des plans de narration. L’histoire commence par l’écriture d’une simple rédaction et finit par la création d’un livre. L’histoire du livre se mêle au réel des personnages pour ne faire plus qu’un dans les dernières pages. Note d’intention de Paul Desveaux
Le Garçon du dernier rang Juan Mayorga
Mise en scène de Paul Desveaux
avec Céline Bodis, Sam Karmann, Martin Karmann, Frédéric Landenberg, Alexandra Tiedemann, Raphaël Vachoux
Assistante à la mise en scène Amaya Lainez
Musique François Gendre
Lumières Christophe Pitoiset
Costumes Fabienne Vuarnoz
Coproduction Théâtre des Osses/Centre Dramatique Fribourgeois, L’héliotrop08 — 24 mars 2018
Théâtre Paris-Villette16 — 17 avril 2018
Le Tangram SN Évreux Louviers
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