Les artistes du monde arabe ont été les catalyseurs des mouvements en faveur de changements politiques et sociaux. Ils s’en sont inspirés et ils ont retraduit dans leur langage artistique, les signes forts de cette période de transformation. Implantés dans le monde arabe ou citoyens planétaires, ils participent à faire évoluer les regards portés sur la culture et la société.
Le théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Seine, l’Association Arab Arts Focus de Paris et Orient Productions au Caire ont voulu leur donner la parole pour faire écho à cette formidable révolution citoyenne telle qu’elle a été vécue il y a dix ans et telle qu’elle a fait évoluer le monde dans lequel nous vivons. Un focus du 6 au 14 novembre 2021.
TAUX DE CHANGE CULTUREL
Tania El Khoury
Taux de change culturel est une invitation sensible à lire, voir, écouter, goûter et sentir les identités multiples d’une famille et l’histoire de ses exils.
A travers une installation immersive, l’artiste anglo-libanaise Tania El Khoury raconte l’histoire universelle et sans fin des migrations, à travers un journal familial des frontières. Un à un et muni d’un trousseau de clefs, les visiteurs sont conviés à glisser votre tête dans des casiers qui pourraient être ceux d’une poste restante à l’autre bout du monde. A l’intérieur, ils entrent dans l’intimité de la famille de l’artiste pour explorer grâce aux sons, aux images et aux odeurs, les traces infimes et personnelles de plus d’un siècle de passages frontaliers…
du 6 au 11 novembre, hors les murs
THE LOVE BEHIND MY EYES
Ali Chahrour
Avec The Love Behind My Eyes, le libanais Ali Chahrour explore les relations profondes entre corps et mouvement, entre tradition et modernité. Dans ce spectacle, le second d’un triptyque consacré à l’amour, Ali Chahrour clame un principe universel : la tragédie amoureuse traverse depuis toujours l’humanité entière.
Il pose ici un regard sur la société à travers des histoires d’amours entre hommes. Par une emprise sulfureuse, il nous plonge avec lui dans une résistance politique : Qu’est-ce que cela nous dit de la puissance de l’amour ? Comment nous porte-elle pour s’opposer aux injonctions et aux interdits des sociétés ?
mardi 9 novembre à 19h
Hors les murs à la Briqueterie
HMADCHA
Taoufiq Izeddiou / Cie Anania
Comment la danse peut-elle créer un univers dans lequel la prouesse physique devient un acte poétique et authentique ? La spiritualité, la transcendance, l’intimité… Ces thèmes ont toujours inspiré Taoufiq Izeddiou, chorégraphe marocain. Dans Hmadcha, il explore cette spiritualité hors du religieux, avec dix interprètes au plateau.
La confrérie Hmadcha est née à la fin du XVIIe siècle au Maroc, mettant au cœur de leurs pratiques instruments à vent et percussions. Cette création explore pour sa part la relation entre souffle et danse, transe et répétitif.
mardi 9 et mercredi 10 novembre à 21h
FIGHTING
Shaymaa Shoukry / Falaki Theater
La danseuse et chorégraphe égyptienne Shaymaa Shoukry entraîne le public, en duo avec Mohamed Fouad, dans un combat où deux corps n’ont de cesse de se mesurer l’un à l’autre, usant de multiples stratagèmes.
Plongés dans un crépuscule sans fin, où tous les coups sont permis, les spectateurs assistent à une parade d’un nouveau genre, martiale et nuptiale à la fois. La musique électronique soutient la gestuelle captivante des danseurs. Elle fait passer de la lutte au corps à corps et les interprètes, d’adversaire à amant. Mais qui combat-on vraiment lorsqu’on livre bataille ?
mercredi 10 novembre à 19h
Hors les murs à la Briqueterie
HASH
Bashar Murkus / Khashabi Theatre
Vous êtes-vous déjà demandé ce qui pourrait arriver à une personne qui reste inactive et immobile ? Est-ce qu’elle continuerait de s’épanouir ou est-ce qu’elle s’enracinerait sur place ? Qu’arriverait-il à sa mémoire, à son futur, à son présent ? Hash observe ainsi une personne si immobilisée par la peur que s’aventurer à l’extérieur devient impossible.
Tout en s’efforçant à se remémorer son passé, ce reclus ne cesse de grossir et d’enfler. Une vision saisissante et métaphorique de la situation politique à laquelle Bashar Murkus, directeur du théâtre palestinien d’Haïfa, le Khashabi Théâtre, est confrontée.
En arabe avec sur-titrage en français
jeudi 11 novembre à 16h
Hors les murs au Studio-Théâtre
DONIA MASSOUD
Chanteuse, comédienne et chercheuse en musique, Donia Massoud est reconnue pour ses contributions à l’interprétation musicale, l’ethnologie, la documentation et la réorganisation du patrimoine musical en voie de disparition en provenance d’Égypte et des régions arabophones.
Elle se produira sur la scène du théâtre Jean-Vilar, et restituera un patrimoine folklorique, poétique et musical en voie de disparition.
vendredi 12 novembre à 20h
TRAVERSES
Leyla Claire Rabih
« Le projet Traverses est né de tout cela. De ma rage de voir l’Europe employer tant de moyens à protéger ses frontières et si peu à accueillir les migrants. » Leyla-Claire Rabih
Après 5 années à récolter témoignages, documents sonores, visuels et paroles intimes d’exilés syriens à travers toute l’Europe, la compagnie du Grenier Neuf présente un spectacle documentaire empreint d’une profonde humanité. Car si ces trajectoires douloureuses laissent des traces indélébiles, elles représentent aussi parfois un véritable levier d’émancipation individuelle. Et c’est toute la force de ce projet : loin d’un misérabilisme victimaire, Traverses nous plonge dans une reconquête de soi et de nos histoires personnelles.
samedi 13 novembre à 18h
Hors les murs au Studio-Théâtre
AUGURES
Chrystèle Khodr
Deux actrices retracent leur parcours théâtral depuis le moment où elles ont décidé de prendre le théâtre comme métier au début des années 80, en pleine guerre civile. Leurs témoignages reconstituent la mémoire de Beyrouth, à l’époque où la ville était fragmentée entre est et ouest, elles redessinent, à travers leurs souvenirs personnels et professionnels, la carte des théâtres et lieux de représentation maintenant disparus. La pièce questionne l’activité théâtrale pendant une décennie de guerre – de 1980 jusqu’en 1991 l’année de la signature de la loi d’amnistie qui a mis fin à 15 ans de combats au Liban – et le rapport de ces artistes à leur métier aujourd’hui.
dimanche 14 novembre à 17h
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