Le Festival de Marseille 2022 se déroulera du 16 juin au 9 juillet avec au programme 25 propositions artistiques portées par artistes venu.e.s de plus de 34 villes réparties sur 18 pays. La création représente un tiers de la programmation du Festival, dont une majorité d’équipes artistiques implantées à Marseille. Présentation de ces créations avec Marie Didier, qui dirige le festival depuis janvier 2022.
Il y a la création d’Ahamada Smis, Sabena, qui est emblématique du rôle du Festival à cet égard. Ahamada Smis est un musicien, un compositeur et un multi-instrumentiste qui vient des Comores et vit à Marseille, et crée son premier projet scénique. D’une certaine façon le Festival lui permet de passer à une étape différente dans sa carrière, de mise en scène et de dramaturgie. Il s’empare de l’histoire récente mais peu connue de la communauté comorienne installée à Madagascar qui a été brutalement victime d’un massacre, la documente, la poétise aussi, compose une ligne musicale et la met en scène à l’aide du chorégraphe congolais Djodjo Kazadi installé à Mayotte. Pour résumer, on a un artiste originaire des Comores qui a grandi et s’est accompli professionnellement à Marseille,
qui évoque l’histoire de sa communauté dans l’océan indien à laquelle il associe des danseur.se.s de Mayotte et de Marseille, un vidéaste de Marseille… On a tous les ingrédients ici de ce que raconte le Festival, c’est-à-dire des connections multiples, des récits peu connus et des expériences scéniques qui brassent différentes
esthétiques, principalement musicales mais aussi vidéo et danse. On a l’essence même du positionnement du Festival en tant que compagnon de route des artistes marseillais.es.
Aussi, depuis trois ans Andrew Graham prépare la création de Parade avec les dix-sept interprètes de L’Autre Maison, compagnie de danse inclusive qu’il a fondée à Marseille. Il rassemble des sensibilités, des pratiques et des corps différents, où la singularité de chacun donne force au collectif. Une parade librement inspirée
des Ballets russes qui explore toutes les manières possibles de communiquer par la parole et le mouvement. Andrew Graham a par ailleurs fondé le collectif Mixability, qui est au cœur de sa compagnie et qui rassemble des danseurs et danseuses en situation de handicap et de non handicap de différents âges et différentes expériences de danse. Il mène des ateliers à l’année qui donneront lieu à une présentation publique pendant le Festival.
Je pense enfin à Dorothée Munyaneza qui ne crée pas pour le Festival mais y présente sa dernière pièce Mailles. Dorothée Munyaneza est installée à Marseille depuis plusieurs années, sa compagnie est implantée ici, entre théâtre, danse et musique. Dans Mailles, elle rassemble une communauté de femmes noires issues du continent africain et raconte ce que c’est que d’être une femme noire, artiste ; en partant des individualités, elle
s’interroge sur ce qui rassemble à travers une forme extrêmement pluridisciplinaire.
Extrait de l’interview de Marie Didier dans le dossier de presse.
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