Serge Merlin est de retour sur les planches au Théâtre Les Déchargeurs avec un texte de Beckett qui lui colle à la peau depuis de nombreuses années (il l’a créé en 1978 dans le Off à Avignon). Sous la direction aiguisée d’Alain Françon et dans une très belle scénographie de Jacques Gabel, l’acteur hypnotise le public.
Conte fantastique ou récit scientifique ? Le Dépeupleur de Beckett est un texte énigmatique. Inutile de se le cacher et de prétendre avoir tout saisi de la langue corsetée de l’auteur irlandais. Dans un cylindre surbaissé de 50 mètres de pourtour et de 16 mètres de haut, le Dépeupleur observe à la loupe une micro société de chercheurs. Serge Merlin, baguette à la main, longue redingote verte, tourne autour de ce cratère. Il s’avance vers le public pour mieux faire entendre les mots de Beckett, s’appuie sur les premiers rangs pour chercher le regard d’un spectateur. Il est incroyable.
Habitué des textes de Beckett ou de Thomas Bernhard, Serge Merlin retrouve Alain Françon, metteur en scène fétiche, qui sait mieux que quiconque guider ce comédien exceptionnel. Il est à la fois fragile, tonique et touchant.
Jacques Gabel a conçu un décor minutieux. Un petit cratère s’enfonce dans la salle exigüe du théâtre Les Déchargeurs. On y aperçoit des personnages miniatures que l’on imagine s’affairer à leurs expériences. Les lumières de Joël Hourbeigt plongent ce cylindre dans des tons verts donnant le sentiment d’avoir atterri sur une autre planète. C’est celle de Serge Merlin. Acteur unique de la scène française.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Le Depeupleur de Samuel Beckett
Mise en scène : Alain Françon
Avec
Serge Merlin
Lumières : Joël Hourbeigt
Décors : Jacques Gabel
Costumes : Jacques Gabel
Durée: 1hEspace Cardin du Théâtre de la Ville
du mardi 4 au samedi 8 avril 2017 – 20h30
le dimanche 9 avril 2017 – 17h00
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