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Le collectif NightShot braque le théâtre contre le Mal

Les critiques, Moyen, Paris

© François Berthon

En adaptant La Très Bouleversante Confession de l’homme qui a abattu le plus grand fils de pute que la terre ait porté d’Emmanuel Adely, le collectif NightShot propose une immersion au cœur de la fabrication américaine des héros. Un travail porté par une belle équipe de sept comédiens, qui peine toutefois à aller au-delà des évidences.

Le nom d’Oussama Ben Laden ne sera jamais prononcé. Comme dans le roman d’Emmanuel Adely (Éditions Inculte, 2013) qu’adapte pour la scène le collectif NightShot, il sera question du « plus grand fils de pute que la terre ait porté ». On évoquera cette figure du Mal par toutes sortes d’expressions à rallonge, par des périphrases plus ou moins alambiquées. Cela à cause du caractère secret de l’Opération « Trident de Neptune » menée dans la nuit du 1er au 2 mai 2011 par vingt-trois hommes d’une unité des forces spéciales américaines, sans doute. Mais surtout parce qu’au fond, l’homme-cible de l’opération n’est ni le sujet du romancier ni celui du collectif, qui y voit la cristallisation de « toutes les fascinations et les contradictions de l’Occident ». Et qui, en s’en emparant sur scène, espèrent susciter chez son spectateur « une prise de conscience collective, une catharsis ».

La Très Bouleversante Confession de l’homme qui a abattu le plus grand fils de pute que la terre ait porté commence par un monologue prononcé par un homme assis dans une obscurité presque complète. C’est la voix du héros, celui qui en 2013 a donné une interview au magazine Esquire, où il retrace sous couvert d’anonymat la fameuse traque qui, selon lui, doit beaucoup à son professionnalisme. Il disparaît après quelques minutes, laissant place à une scène aménagée façon plateau télé, avec une table plantée entre deux rangées de spots qui grimpent jusqu’au plafond. Là, les sept comédiens du spectacle – Clément et Pauline Bertani, Brice Carrois, Juliette Chaigneau, Laure Coignard, Julien Testard et Mikaël Teyssié – abordent leur mission à la manière de présentateurs passionnés par leur sujet. Derrière de petits drapeaux américains, ils entament une reconstitution des faits avec une distance qui s’amenuise peu à peu. Jusqu’à disparaître tout à fait.

Dans un rythme haletant, les interprètes déploient un jeu très frontal, nourri de références issues d’une pop culture dont les militaires décrits par Emmanuel Adely sont aussi imbibés. Ils excellent dans l’exercice. Très précise, l’évolution de leur jeu depuis une forme de conte contemporain jusqu’à l’incarnation des protagonistes aurait suffi à dire l’effet des films hollywoodiens et des jeux vidéo sur les individus. Sur leur conditionnement. Mais le texte insiste également sur cet aspect, de même que la scénographie spectaculaire, saturée en sons et en lumières. Doublé d’une inculture profonde, le virilisme des soldats décrits puis joués par les comédiens aurait gagné à être critiqué de manière plus subtile. Avec des moyens différents, peut-être, de ceux qui participent à la construction des mythes américains.

Clairement à charge contre les forces spéciales américaines, et surtout contre le système qui les a créées, la pièce est moins nettement traversée par une critique de ses propres procédés. En utilisant les codes de la culture qu’il condamne, le collectif Nightshot avoue pourtant partager un socle commun avec les « héros » dont il exhibe les procédés de fabrication. Mais trop assenée, sa condamnation de l’impérialisme américain laisse peu de place à une quelconque fragilité.

Anaïs Heluin

La Très Bouleversante Confession de l’homme qui a abattu le plus grand fils de pute que la terre ait porté

Un spectacle du Collectif NightShot

​Mise en scène : Clément BERTANI et Edouard BONNET

​Avec : Clément BERTANI, Pauline BERTANI, Brice CARROIS, Juliette CHAIGNEAU, Laure COIGNARD, Julien TESTARD et Mikaël TEYSSIÉ

​Collaboration artistique : Brice CARROIS

Scénographie : Gaspard PINTA

Création sonore : Antoine PROST

Création lumière : Léa MARIS

Création vidéo : Baptiste BERTRAND

Costumes : Gwladys DUTHIL

Régie générale : Alexandre HULAK

Recherches dramaturgiques : Antoine LESIMPLE

Décor : Centre dramatique national de Tours – Théâtre Olympia, La Charpente (Amboise)

​Production Collectif NightShot

​Coproduction : Centre dramatique national de Tours – Théâtre Olympia, Théâtre de Thouars – Scène Conventionnée, Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines – Scène Nationale, Les 3T – Scène Conventionnée de Châtellerault

​Soutiens : L’Echalier – La Grange de Saint-Agil, Théâtre du Grand Orme (Feings), Le Monfort théâtre (Paris), La Charpente (Amboise), Service Culturel de l’Université de Tours, Le Volapük (Tours), Théâtre de Vanves

Ministère de la Culture – DRAC Centre-Val de Loire, Région Centre-Val de Loire dans le cadre du dispositif « Parcours de production solidaire », Conseil
départemental d’Indre-et-Loire, Ville de Tours / Label Rayons Frais

LA SPEDIDAM

Remerciements : Nicolas COMTE, Christophe GAULTIER, David GEFFARD, Sabine MOINDROT, Julien PHOU, Jason RAZOUX et Mehdi TOUTAIN-LOPEZ

Durée : 1h30

12 et 13 octobre 2021 Salle Thélème / Tours

du 10 au 14 novembre 2021 Théâtre 13 Bibliothèque / Paris

18 janvier 2022 Gallia Théâtre / Saintes

20 janvier 2022 Théâtre de Thouars / Thouars

11 novembre 2021/par Anaïs Heluin
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