Il sera le personnage « fil conducteur » de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques dimanche : Arthur Cadre, artiste pluridisciplinaire, entre breakdance, acrobaties et contorsions, promet un spectacle « que l’on n’a pas l’habitude de voir en France ».
« Il y aura de la danse, de la contorsion, du théâtre de gestes, beaucoup de choses différentes », détaille l’artiste de 32 ans, rencontré par l’AFP dans le studio parisien où il répète, à quelques jours de ce baisser de rideau organisé au Stade de France, au nord de Paris.
Car ce globe-trotter breton, né à Perros-Guirec d’une mère qui a joué en équipe de France de volley-ball et d’un père qui a concouru aux JO de 1988 à Séoul en planche à voile, multiplie les disciplines.
Tombé dans le breakdance à 9 ans en visionnant un clip, il a ensuite apporté la contorsion à sa danse, puis l’acrobatie et les arts du cirque, le théâtre. Sans oublier « un peu de ballet, de claquettes » ou encore du freerunning, cette pratique consistant à se servir de son corps pour passer des obstacles en milieu urbain.
Photographe, mannequin, diplômé en architecture, il est aussi metteur en scène, travaillant essentiellement à l’étranger, après avoir « voyagé de projet en projet », dans le monde du cirque, du cabaret et de la mode, de Montréal à Macao, en passant par San Francisco et Dubaï.
Récemment, il a ainsi monté un spectacle en Arabie Saoudite, « avec les chevaux de la princesse et 40 danseurs ». Et conçu une production sur Bob Marley, produite en décembre prochain à Las Vegas.
L’une de ses vidéos montrant ses exploits de breakdance et de contorsion postée en 2012 sur YouTube a d’ailleurs été vue plus d’un million de fois.
Sa griffe ? Jouer sur le « mélange art du mouvement et arts visuels », répond à cet homme grand et svelte aux traits fins, qui balance d’un coup sa jambe en grand écart derrière son oreille, puis se juche sur une seule main. Ou crée un doux effet d’ondulation avec le coude, l’épaule et le poignet.
Vestiges de l’olympisme
Embarqué dans l’aventure des Jeux olympiques, Arthur Cadre se prépare depuis début juin, seul en studio, ou avec l’équipe des danseurs, dans un endroit qu’il ne révèle pas. S’il garde secrets les détails de ce spectacle d’environ 30 minutes, il confie que son personnage en est « le fil conducteur », celui « qui raconte l’histoire », au milieu d’un grand plateau avec de nombreux danseurs et beaucoup d’effets visuels.
A côté des éléments protocolaires et des passages obligés – discours, passage de relais à la ville-hôte des JO 2028, Los Angeles -, la partie artistique promet d’étonner : ce sera « quelque chose que les gens n’ont pas l’ habitude de voir en France », assure Arthur Cadre.
Début juillet, Thomas Jolly, le directeur artistique des quatre cérémonies des Jeux, avait dévoilé quelques ingrédients. Rien à voir, dans la narration, avec la cérémonie d’ouverture du 26 juillet qui a célébré la Seine et ses monuments emblématiques. Dimanche, il s’agira plutôt d’une « dystopie », dans laquelle les Jeux ont disparu. Mais quelqu’un s’emploie à les refonder, « dans un avenir plutôt lointain ».
Une courte séquence à laquelle l’AFP a assisté à un montage « des voyageurs venus d’un autre espace-temps », qui « arrivent sur notre Terre et découvrent des vestiges reliés à l’histoire de l’olympisme ». Entre chorégraphies et prouesses de gymnastes, une centaine de danseurs-acrobates redressaient ensuite des anneaux géants – symboles de l’olympisme – avant de se les réapproprier en les gravissant.
« Ici (au studio, NDLR), explique Arthur Cadre entre deux étirements, je fais toute une préparation physique pour développer et créer ce personnage » imaginé par Thomas Jolly.
Le directeur artistique lui a donné « énormément de liberté ». « Je peux proposer beaucoup de choses et on travaille ensemble pour sélectionner les moments et les émotions qu’il aime. C’est super », se réjouit-il.
Karine Perret © Agence France-Presse
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !