Le jury du festival Impatience 2018, présidé par le comédien et metteur en scène Charles Berling, a dévoilé hier soir au Théâtre de Gennevilliers, son palmarès. Le Prix Impatience est décerné à la Compagnie La Base pour Place, une mise en scène de Tamara Al Saadi. Ce spectacle reçoit également le prix des Lycéens. Auteure franco-irakienne, Tamara Al Saadi décrit le sentiment qu’éprouvent souvent les « étrangers » à n’être jamais au bon endroit, la quête permanente de légitimité dans les yeux des autres et les dégâts qu’engendre l’assimilation. Comment apprendre à être au monde malgré la culpabilité de ne pas connaître son pays d’origine et la honte de ne pas connaître son pays d’accueil ?
La SACD décerne son prix à Anne Sibran pour Je suis la bête. La poésie d’Anne Sibran, mise en scène et interprétée par Julie Delille, s’empare des allégories classiques du conte pour mieux les nuancer, en même temps que les paradigmes hérités des Lumières. C’est dans le clair-obscur, toujours à la lisière, que Je suis la bête redistribue les rapports au monde dit « civilisé » et à ce que l’on considère trop vite comme son « envers », la nature.
Le choix du public s’est porté sur J’abandonne une partie de moi par le Groupe Nabla. Un subtil questionnement de la notion de bonheur, basé sur le célèbre documentaire Chronique d’un été (1960). Au fil de ses habiles allers-retours entre les époques, J’abandonne une partie de moi que j’adapte, se dessinent quelques changements, qui touchent surtout au vocabulaire et aux attitudes. Et beaucoup de stagnations. Après un saut temporel par exemple, le monologue néolibéral d’un patron marque en effet une parfaite continuité avec les souffrances ouvrières et étudiantes exprimées auparavant. Lesquelles auguraient un vent nouveau…
La 10e édition du festival Impatience était organisée par Télérama, le CENTQUATRE-PARIS, le T2G‑Théâtre de Gennevilliers et le Jeune Théâtre National.
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