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Une Tosca de résistance par David Bobée

A voir, Les critiques, Opéra, Rouen

Andrea Caré et Latonia Moore dans Tosca photo Arnaud Bertereau

David Bobée met en scène à l’Opéra de Rouen, avant Caen et Dijon, l’oeuvre célébrissime de Puccini et place au cœur de son propos le rapport de force entre artistes rebelles et violences étatiques et policières, un écho sans détour aux échauffourées musclées émaillant les récentes manifestations.

Le directeur du CDN Normandie-Rouen depuis 2013, que l’on sait être un artiste engagé, signe une mise en scène résolument actuelle de la Tosca de Puccini. Sans jamais l’illustrer, il n’a pas occulté le contexte historique et éminemment politique de l’oeuvre qui exalte certes passionnément l’amour tumultueux qui unit Mario à la cantatrice Flora, mais qui dessine aussi, en toile de fond, l’épisode de la bataille de Marengo du 14 juin 1800 opposant l’armée républicaine française menée par Napoléon Bonaparte à l’armée impériale du Saint-Empire. Loin d’une approche historisante, la mise en scène célèbre la capacité de révolte du peuple contre une autorité arbitraire et oppressive. Au centre de l’oeuvre, Scarpia, qui combine la figure doublement autoritaire de l’homme d’église et du chef de la police, prend l’allure chez Bobée d’un dictateur fasciste tandis que ses sbires se présentent comme une patrouille armée qui assiège et anéantit la cité.

David Bobée signe une Tosca ardente comme les briques rouges formant les austères et néanmoins majestueuses arcades d’un lieu de culte moderne, dépourvu de toute décoration ostentatoire, où va prendre place l’exposition que prépare le peintre Mario de ses œuvres anticonformistes – celles-ci finiront brûlées sous la forme d’un autodafé ! – ; ardente comme son héroïne, génialement interprétée par la soprano américaine Latonia Moore à la voix et la présence voluptueuses, tempétueuses. La chanteuse possède une riche amplitude de timbre et une exemplaire projection. Elle incarne son rôle avec intensité et sensibilité. Un sensualisme et un héroïsme tragique se dégagent à l’acte II mis en scène comme un suffocant huis clos, où l’ignoble Scarpia de Kostas Smoriginas fait très bonne figure même s’il lui manque encore un peu de charisme et de noirceur. Le rôle reste magnifiquement chanté et solidement campé.

Ce n’est pas le cas de Cavaradossi interprété par Andrea Carè se montrant malheureusement fort à la peine, la tessiture haute étant particulièrement tendue, voilée et même heurtée de bout en bout de la représentation. Le chef norvégien Eivind Gullberg-Jensen soutient la puissance dramatique de l’oeuvre sans l’exagérer ou l’alourdir. Sa belle direction est empreinte autant de lyrisme que de gravité. C’est dans les ruines fumantes d’une société défaite par excès d’autorité que se joue le troisième acte. Une esthétique apocalyptique du plus bel effet renvoie au prix à payer pour sauvegarder la liberté.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Giacomo Puccini Tosca
Opéra en 3 actes
Livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica d’après
la pièce de Victorien Sardou
Créé le 14 janvier 1900 au Teatro Costanzi à
Rome
Opéra en italien surtitré en français
DISTRIBUTION
Direction musicale Eivind Gullberg-Jensen
Mise en scène et scénographie David Bobée
Assistante mise en scène Corinne Meyniel
Scénographie Aurélie Lemaignen
Costumes Sabine Siegwalt
Lumières Stéphane Babi-Aubert
Vidéo Wojtek Doroszuk
Floria Tosca Latonia Moore
Mario Cavaradossi Andrea Carè
Le Baron Scarpia Kostas Smoriginas
Cesare Angelotti Jean-Fernand Setti
Spoletta, policier Camille Tresmontant
Sciarrone Antoine Foulon
Le sacristain Laurent Kubla
Un geôlier Vincent Eveno
Un berger Armand Brunet / Marin Guyot Fima
Chef de chœur Christophe Grapperon
Chef de chant Frédéric Rouillon
Chœur accentus / Opéra de Rouen
Normandie
Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie
Orchestre Régional de Normandie
Producteur délégué Opéra de Rouen
Normandie
Coproduction Théâtre de Caen, Opéra de Dijon

Première production lyrique qui bénéficie du soutien de la Plateforme Normandie Lyrique et Symphonique porté par la Région Normandie et l’Etat.

Durée 2h30, entracte compris

Rouen, Théâtre des Arts
2020
Mercredi 4 mars , 20h
Vendredi 6 mars , 20h
Dimanche 8 mars , 16h
Mardi 10 mars , 20h
Jeudi 12 mars , 20h

10 mars 2020/par Christophe Candoni
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