À la recherche d’un sujet d’opéra dont il puisse écrire lui-même le livret, Janáček assiste le10 décembre 1922 à la dernière comédie de Karel Čapek, l’un des inventeurs de la littérature de science-fiction, au théâtre Vinohrady de Prague. Même si les deux hommes se connaissent et se respectent – le dramaturge ayant assisté, encore lycéen, à une représentation de Jenufa à Brno en 1905, cela n’empêche pas ce dernier de se faire un peu prier pour lui consentir le droit d’adapter son ouvrage. Čapek est peu convaincu par la perspective d’une transposition à l’opéra. Janacek obtient finalement son accord en septembre 1923 – au prix d’un contrat très avantageux pour l’auteur – et se met au travail.
Comme à son habitude, il met près de deux ans à élaborer sa première ébauche, la laisse reposer plusieurs mois avant de finaliser la composition en décembre 1925. De nouvelles négociations avec les éditions Universal, son éditeur viennois, cherchent à revenir sur l’accord passé avec Čapek afin de défendre un peu mieux les intérêts du compositeur. Et une version allemande est également envisagée pour assurer la diffusion internationale. Elle donne d’ailleurs lieu à de longues et parfois tendues tractations avec Max Brod, pourtant fin connaisseur de l’oeuvre du compositeur. Janáček s’étant permis un certain nombre de libertés vis-à-vis de la pièce, le traducteur a tenté d’infléchir quelque peu le livret notamment au dernier acte où l’on est plongé dans une vraie atmosphère de tragédie contrairement à la « comédie » originale.
La création a lieu à Brno, ville d’adoption du compositeur, le 18 décembre 1926. C’est d’ailleurs la dernière création à laquelle il assistera. Et c’est un vrai succès, confirmé par sa première pragoise en 1928. Čapek est satisfait de cette adaptation… Mais la diffusion internationale peine à se propager : Berlin en 1929 sans aucune
reprise pendant trente ans, Vienne en 1938, Londres en 1946, San Franciso en 1966… Pas d’entrée au répertoire de l’Opéra de Paris durant tout le XXe siècle mais tout de même une création française dans les années 1960.
Robert Carsen en signe une nouvelle production en 2011, avec à la baguette Friedeman Layer, dans le cadre du cycle Janáček initié par Marc Clémeur. C’est cette production qui est reprise.
L’AFFAIRE MAKROPOULOS
Opéra en trois actes de Leoš Janácek
Livret du compositeur, d’après Karel Capek
Créé au Théâtre national de Brno le 18 décembre 1926
Direction musicale Marko Letonja
Mise en scène Robert Carsen
Réalisation de la mise en scène Laurie Feldman
Décors Radu Boruzescu
Costumes Miruna Boruzescu
Lumières Robert Carsen et Peter Van Praet
Dramaturgie Ian Burton
Emilia Marty Ángeles Blancas Gulín
Albert Gregor Raymond Very
Dr Kolenatý Enric Martinez-Castignani
Vitek Guy de Mey
Krista Sophie Marilley
Jaroslav Prus Martin Bárta
Janek Enrico Casari
Hauk-Šendorf Andreas Jaeggi
Le Machiniste Peter Longauer
Femme de ménage / Femme de chambre Nadia Bieber
Choeurs de l’Opéra national du Rhin
Direction Sandrine Abello
Orchestre philharmonique de Strasbourg
© 1926 by Univerqal Edition A.G. Wien
Durée du spectacle : 2 h
Entracte après l’Acte IISTRASBOURG
OPÉRA
di 7 février 15 h
ma 9 février 20 h
sa 13 février 20 h
ma 16 février 20 h
je 18 février 20 hMULHOUSE
LA FILATURE
sa 27 février 20 h
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