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A la Villette, le Retour vers le futur d’Einstein on the Beach

Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre musical

photo Ingo Hoehn

Le Festival d’Automne reprogramme le chef-d’oeuvre de Philip Glass, mais cette fois dans une nouvelle version conçue par Susanne Kennedy comme une immense installation immersive qui embarque dans un monde post-humaniste plutôt naïf mais assez trippant.

Révélée en France par Philippe Quesne lorsqu’il était directeur des Amandiers à Nanterre, puis plus récemment programmée à Avignon et au Festival d’Automne avec sa création Angela, la metteuse en scène allemande Suzanne Kennedy fait de plus en plus connaître en France son esthétique singulièrement étrange qui voisine avec celle du jeu vidéo et de la science-fiction. Divertissante, sa forme théâtrale peut aussi devenir très perturbante dans sa manière de prendre ses distances avec le réel en le brouillant ou le distordant. Sans déroger à la règle, quand l’artiste se saisit d’Einstein on the Beach, un opéra quasiment sans mots, sans intrigue, sans personnages, elle le place dans un monde parallèle, composite et confus, entre exotisme, archaïsme et futurisme, assez peu enchanteur car bourré d’artificialité.

Présenté à plusieurs reprises au Festival d’Automne depuis sa création en 1976, toujours dans la version originelle de Robert Wilson avec les chorégraphies de Lucinda Childs, l’opéra visionnaire de Philip Glass n’a jusqu’ici connu que trop peu de nouvelles mises en scène permettant de voir s’imposer d’autres visions que celle de ses premiers signataires devenue légendaire. A l’absolue beauté et à l’épure du Maître de l’abstraction qu’est Robert Wilson, Suzanne Kennedy associée au plasticien et vidéaste Markus Self, oppose une toute autre approche : une représentation spectaculaire, surabondante en matérialité. Le millimétrage et l’économie poétique wilsonniennes laissent donc place à leur exact contraire, soit un fatras scénographique joyeusement effervescent mais aussi trop écrasant.

Dans la Grande Halle de la Villette, un monde insolite, posé sur une grande tournette, regorge de fantaisistes symboles ésotériques cherchant à conjurer le catastrophisme ambiant. Ce vaste lieu est habité par toute une communauté dont l’existence primitive est rythmée de rituels empreints d’une spiritualité semblant inspirée de l’hindouisme. Un paysage montagneux, un temple, une grotte se laissent non seulement découvrir mais aussi arpenter in situ par les spectateurs invités à contempler de près le déroulé d’une cérémonie étale qui oscille entre ferveur régénérante et transe exténuante.

La partition minimaliste de Philip Glass étend et répète à l’envi ses sublimes et inspirantes nappes musicales aussi diaphanes que spiralaires. L’agitation permanente et un peu vaine du public agglutiné dans l’espace comme dans un parc d’attraction ou sur un spot menacé par le tourisme de masse, heurte parfois l’écoute et ne permet pas à la musique de produire tous ses sortilèges. Pourtant bravement exécutée par le choeur du Basler Madrigalisten, les solistes et musiciens de l’Ensemble Phoenix Basel que dirige le chef d’orchestre André de Ridder, l’oeuvre suit le mouvement envahissant mais perd un peu de sa force méditative et de sa capacité à envoûter.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Einstein on the Beach
Opéra en 4 actes de Philip Glass et Robert Wilson (1976) Dunvagen Music Publishers Inc
Interprètes, Suzan Boogaerdt, Tarren Johnson, Frank Willens, Tommy Cattin, Dominic Santia, Ixchel Mendoza Hernández
Violon solo, Diamanda Dramm
Soprano solo, Álfheiður Erla Guðmundsdóttir, Emily Dilewski
Alto solo, Sonja Koppelhuber, Nadja Catania
Ensemble vocal Basler Madrigalisten, Ensemble Phoenix
Direction musicale, André de Ridder, Jürg Henneberger
Conception, Susanne Kennedy, Markus Selg
Mise en scène, Susanne Kennedy
Scénographie, Markus Selg
Costumes, Teresa Vergho
Lumière, Cornelius Hunziker
Création sonore, Richard Alexander
Création sonore Building/Train, Andi Toma (Mouse on Mars)
Son, Robert Hermann
Vidéo, Rodrik Biersteker, Markus Selg
Chorégraphie, Ixchel Mendoza Hernández
Dramaturgie, Meret Kündig

Production Theater Basel (Bâle) en collaboration avec le Berliner Festspiele (Berlin) et le Wiener Festwochen (Vienne)
Einstein On the Beach by Philip Glass, Robert Wilson, © 1976 Dunvagen Music Publishers Inc, Used by Permission. Movements in Dance 2 by G. I. Gurdjief

La Villette (Paris), la Philharmonie de Paris et le Festival d’Automne à Paris présentent ce spectacle en coréalisation.
Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès

Du 23 au 26 Novembre 2023
La Villette – Grande Halle

25 novembre 2023/par Christophe Candoni
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