« Il était une fois, dans des temps pas si reculés, un grand théâtre bleu.
Il avait vu le jour le 11 septembre 2018 au 13, boulevard de Strasbourg, dans le Xe arrondissement de Paris. C’était, aux dires de tous, une magnifique salle modulable de 550 places flanquée d’un restaurant devenu rapidement aussi populaire que le théâtre. Et puis, tout d’un coup, sans prévenir, un méchant virus s’est invité à la fête, condamnant pour plus d’un an tous les théâtres du monde à fermer leurs portes.
Après un moment de stupéfaction, nous avons décidé de retrousser nos manches et de faire grandir notre Scala. Nous lui avons donné une petite sœur, La Piccola Scala. Cet amphithéâtre de 200 places, imaginé par Fary et par Panayotis Pascot, nous permet aujourd’hui de faire la part belle à l’émergence dans tous les domaines artistiques.
La clown Ruthy, venue de l’École Jacques-Lecoq voisine, est une des premières à s’en être emparée avec son incroyable spectacle, Perte. Nous la retrouvons cette saison en compagnie de Jos Houben, qui enseigne dans la même école, avec son merveilleux Art du rire. Kaori Ito, sublime danseuse et chorégraphe qui nous accompagne depuis l’ouverture, s’apprête à y inventer des formes inattendues ; Jason Brokerss, qui a eu tout juste le temps d’inaugurer La Piccola, y revient pour une longue série de son seul en scène, 21e seconde. Deux nouveaux venus ont décidé d’enflammer La Piccola Scala : Jonathan Lambert avec son nouveau spectacle, Rodolphe, et Fanny Ruwet avec son premier spectacle, Bon anniversaire Jean.
Entre Piccola et grande salle va se déployer notre nouvelle saison musicale, confiée à Rodolphe Bruneau-Boulmier. La musique, le répertoire, la création, la fabrication des sons d’aujourd’hui permise par notre acoustique de nouvelle génération, est au cœur du projet de La Scala Paris depuis son invention.
2021 verra la quatrième édition de notre Festival Aux Armes, Contemporains !
La création parisienne du Papillon noir, monodrame de Yann Robin (musique) et Yannick Haenel (texte) mis en espace par Arthur Nauzyciel, sera l’acmé de cette fête annuelle sans équivalent.
Côté excellence, les grands concerts envahiront le plateau de la grande salle (Lise de la Salle, Anne Queffélec, Sirba Octet, Dmitry Shiskin, Orchestre national de jazz…)
Côté émergence, les jeunes virtuoses animeront à La Piccola les « 13 du 13 », notre cycle de concerts mensuels qui s’ouvrira pour la première fois à la musique baroque.
Cet automne, nous retrouverons deux « pensionnaires » de La Scala Paris sur le grand plateau : Alexis Michalik et sa belle Histoire d’amour, et les Québécois de Machine de cirque qui ont enthousiasmé les publics de tous âges il y a bientôt deux ans. Leurs représentations seront rythmées par 15 représentations exceptionnelles de Boom, spectacle musical et percussif des frères Colle, aussi poétique qu’exigeant.
Bienvenue enfin à deux nouvelles équipes qui rejoignent notre drôle de famille.
Celle de Muriel Mayette-Holtz, directrice du Théâtre national de Nice, qui créera à Paris son Feuilleton Goldoni endiablé – il a conquis public et critique en mai lors de sa création. Celle encore de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière qui ont choisi La Scala Paris pour créer leur nouvelle pièce, 1h22 avant la fin, avec Eric Elmosnino et Kyan Khojandi, petite merveille dont ceux-là ont le secret.
Ici et là, dans le hall et dans le foyer, les amateurs d’art retrouveront nos « Fauteuils d’artistes » et des installations vidéo confiés à des talents jeunes ou accomplis.
La Sud-Africaine Bianca Bondi, désormais installée en France, créera en septembre le premier Fauteuil de la réouverture.
Théâtre, danse, musique, cirque, arts visuels, toutes les disciplines sont réunies pour vous, comme promis, sur nos deux scènes. La saison qui s’annonce ne sera pas comme les autres : au sortir d’une invraisemblable pandémie, une année électorale vient qui va voir s’enflammer les passions françaises. L’enjeu est majeur. Il est donc capital de partager avec le plus grand nombre les armes de la création, de la réflexion, de l’engagement pour une société qui a tant à apprendre de ses artistes. »
Mélanie et Frédéric Biessy
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