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La Musica : barrage contre la bonne réplique

À la une, Décevant, Les critiques, Paris
photo - Laurencine Lot, collection Comédie-Française

photo – Laurencine Lot, collection Comédie-Française

Au Vieux-Colombier, la Comédie-Française fait appel à Anatoli Vassiliev pour monter « La Musica » et « La Musica, deuxième » de Marguerite Duras, à la suite. Effroyablement long, répétitif, le spectacle laisse le temps au public de méditer sur sa place dans la salle. Et si, plutôt que de vouloir montrer cette « variation », le metteur en scène s’était attelé à bien monter la pièce une seule fois ?

Elle et Lui ont enfin divorcé. Bien que leur présence ne soit pas vraiment nécessaire pour régler les ultimes détails, ils se retrouvent à Évreux, berceau de leur amour. Se revoir, une dernière fois sans se le dire, sans que rien ne l’oblige. Dans le salon de l’Hôtel de France, où ils ont passé leurs premières nuits conjugales, désormais au milieu de tous leurs anciens meubles, ils se parlent pour tuer le temps. Leur dialogue, d’abord celui d’un couple fini qui n’a plus rien à se dire, laisse surgir la passion entre deux banalités, avant de sombrer dans une démonstration d’amour fusionnel mais où le spectre de l’impossibilité plane. Cette situation sera jouée deux fois, dans les deux versions que Marguerite Duras a écrites à 20 ans d’écart, Vassiliev veut mettre en lumière des variations, parfois bien peu perceptibles.

Par un grand nombre de déplacements et de silences, surtout dans la première partie, le Russe rend encore plus difficile la compréhension de cette pièce vaporeuse, déconstruite. Seule l’horloge sonnante nous rappelle parfois que le temps n’est pas figé. Une sensation de longueur appuyée par la diction des comédiens – particulièrement exagérée dans la dernière heure du spectacle. Tout est dit sur le même registre, coupé, détaché par les acteurs. Des quarts d’heures entiers passent. Pour dire une phrase il faut parfois le temps d’en dire cinq. Une exagération poussée à son paroxysme jusque dans le visage des comédiens, fascinés, illuminés, sans émotions ni nuance, allant sombrant dans la grandiloquence. Ici Anatoli Vassiliev est probablement plus pédagogue que metteur en scène, pourquoi pas ? Mais on ne va pas au récital pour voir un musicien faire ses gammes, pas plus qu’un acteur faire ses vocalises au théâtre.

Une lueur d’espoir se fait pourtant ressentir au début de la seconde partie. Thierry Hancisse et Florence Viala commencent par mettre de la distance dans le jeu, esquissant des sourires teintés d’ironie et donc davantage d’amour incère les dialogues. La mise en scène utilise enfin la scénographie très chargée pour redessiner les frontières du couple. La pièce, alors, s’éclaire. On se surprend à imaginer que la première partie n’était qu’un purgatoire, mais la respiration ne dure que quelques dizaines de minutes, avant de sombrer de nouveau dans ce jeu caricatural, la diction exagérée, le texte postillonné, projeté, craché sans entraves est bien vidé de son intériorité.

Duras, formidablement montée ces dernières années, n’a jamais paru aussi vieille que sous la baguette d’Anatoli Vassiliev. On est dans la caricature de théâtre contemporain : la mise en scène et la diction agaçantes rendent les mots invisibles. Jouer deux fois la même histoire de façon si plombante tient, outre de l’exercice éventuel pour jeunes comédiens, de l’anecdote pour le public. On se surprend à vouloir, comme sur un DVD, pouvoir mettre les commentaires du réalisateur pour qu’il se passe quelque chose d’autre, que notre esprit trouve matière à rêver, penser ou alors, comprendre ? On souffre pour les deux comédiens qui vont devoir jouer 3h20 sur scène chaque soir pendant plusieurs semaines en étant tenus de regarder un public médusé, et pour les plus heureux, dans les bras de Morphée. Rarement une pièce a semblé si interminable, lorsque Hancisse, après 3h10 de spectacle, se dirige vers le piano et chante ironiquement « on va rester là, on ne va pas rentrer à Paris », cela sonne comme une provocation. Le soir de la première, le public a bruyamment ri jaune quand, croyant Hancisse sorti de scène pour de bon, le voit de nouveau entrer pour une ultime réplique. Mais on est plus en colère que gêné. La grande cage à pigeons dans laquelle sont enfermés des volatiles sur scène nous aide à relativiser notre situation de spectateur, qui, face à cette production, n’est pourtant pas vraiment plus confortable.

Hadrien VOLLE – www.sceneweb.fr

La Musica, La Musica Deuxième (1965-1985) de Marguerite Duras
Mise en scène : Anatoli Vassiliev
Avec la troupe de la Comédie-Française : Thierry Hancisse et Florence Viala
et Agnès Adam, Hugues Badet et Marion Delplancke

scénographie et lumières : Anatoli Vassiliev et Philippe Lagrue
costumes : Renato Bianchi
son : Dominique Bataille
collaboration artistique : Natalia Isaeva
collaboration artistique aux mouvements : Boaz Trinker
assistante à la mise en scène : Hélène Bensoussan

Durée : 3h30 (avec entracte)

Théâtre du Vieux-Colombier
Du 16 mars au 30 avril 2016
19h les mardis
20h30 du mercredi au samedi
15h les dimanches

 

17 mars 2016/par Hadrien Volle
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3 réponses
  1. Esteb
    Esteb dit :
    20 mars 2016 à 21 h 16 min

    Je suis allé voir cette pièce cette après-midi au Vieux Colombier. Comment dire, exprimer notre profonde déception (j’étais en bonne compagnie, elle aussi habituée des théâtres tout comme je le suis), sinon que ce billet résume exactement notre sentiment !
    Je formulerai les mêmes critiques sur ce double spectacle dont la mise en scène est affligeante.

    J’ai également espéré que le purgatoire de la 1ère pièce prenait fin avec la 2nde, le metteur en scène souhaitant, pensais-je naïvement, nous montrer comment d’un texte proche il était possible, par la seule gestion de l’espace et des acteurs tous deux identiques, proposer deux pièces complètement différentes. Mais l’espoir ne fut que de courte durée, les acteurs reprenant au bout de 15/20′ la diction poussive et affligeante de la 1ère pièce, tout comme une gestion du mobilier et de l’espace aussi inutile.
    Il est donc clair que j’ai été (nous avons été) plus que négativement déçu en réalisant que les 2h45 indiqués sur le programme (plus entracte, qui n’est pas mentionné, mais peut-être a-t-il était rajouté par la suite afin de permettre à une bonne partie des spectateurs de fuir discrètement entre les deux pièces, comme ce fut le cas cet après-midi, mais pas que : certains sortant tant durant la 1ère, que la 2nde pièce pas toujours discrètement, d’exaspération) ne seraient pas respectés, lorsqu’à 17h55 on était encore loin de la fin…

    Et les applaudissements… comment dire… étaient plus que mesurés, au point que les comédiens ont semblé hésiter à venir saluer, de peur de revenir sur scène sans qu’aucun applaudissement ne retentisse dans la salle. A tout le moins, je n’ai – si mon explication n’est pas la bonne – jamais vu des comédiens mettre tant de temps pour venir saluer, ni au Français, ni ailleurs ! Il faut reconnaitre que leur arrivée a ragaillardit ceux qui n’ont pas fuit la salle à la fin de la pièce, pour leur donner des applaudissements plus nourris et même des bravos.
    Mais que l’on ne se méprenne pas : ces bravos ne pouvaient que féliciter les comédiens (au demeurant tous deux excellents dans l’absolu, surtout Florence Viala, pour les avoir vu dans de nombreuses autres pièces ces dernières années à la Comédie française !) d’avoir enduré plus de trois heures durant la mise en scène calamiteuse d’Anatoli Vassiliev. Qu’ils ne se dévalorisent pas : ils ne sont nullement en cause dans cette catastrophe industrielle !

    En résumé, si vous n’avez pas vos places depuis des mois comme nous, passez votre chemin. Et si vous les avez… il est encore temps de s’en servir pour démarrer un feu de bois et lire, bien installé au coin du feu, le texte de ces deux pièces de Marguerite Duras.

    Répondre
  2. Jean-Christophe
    Jean-Christophe dit :
    30 avril 2016 à 2 h 48 min

    Ce metteur en scène avait déjà bien salopé Amphitryon de molière. Il serait peut-être temps de réfléchir à la pertinence de son travail et de cesser d’encenser un certain nombre de valeurs dégradées qui donnent de la création contemporaine une image plus que contestable

    Répondre

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