Comme moi-même j’ai traduit des textes de l’allemand au français, je sais que quand je suis face à une traduction de Tchekhov, je n’ai pas le vrai texte devant moi. Partant de ce postulat, à quoi bon prendre une traduction qui a déjà été faite, alors qu’une traduction, c’est déjà une interprétation, un pas vers la mise en scène ? Je n’aurais jamais adapté une pièce en français, mais on a la chance dans la traduction de pouvoir s’approprier un texte. Je pense que les Anglais ne peuvent pas faire ça avec Shakespeare, que nous ne pouvons pas faire ça avec Molière, et que les Russes ne peuvent pas faire ça avec Tchekhov. Ainsi pour rester au plus proche de ce que j’avais envie de raconter à travers La Mouette, je trouvais plus juste de travailler avec les acteurs et de voir ce qu’ils apportaient euxmêmes comme matière. Dans le travail de répétition, on se pose toujours la question de savoir où l’on est par rapport à cette œuvre. On cherche une référence très directe. Si l’on ne sait pas comment les gens s’aimaient il y a deux cents ans, on peut dire comment ils s’aiment aujourd’hui. La Mouette s’inspirait de la réalité du monde de Tchekhov et l’adaptation était le chemin le plus juste pour qu’on ait un regard critique sur le monde d’aujourd’hui et sur le théâtre au 21ème siècle. Extrait de l’interview de Mikaël Serre d’après dossier de presse.
LA MOUETTE
de Anton Tchekhov
adaptation et mise en scène Mikaël Serre
dramaturge Jens Hillje
avec
Servane Ducorps
Fred Ulysse
Elsa Grzeszczak
Gaël Leveugle
Sam Lowyck
Moc
Pascal Rénéric
Christèle Tual
Scénographie Antoine Vasseur, Ludovic Lagarde
Costumes Fanny Brouste
Lumières Sébastien Michaud
Musique David Bichindaritz, Richard Lecoq
assistante à la mise en scène Chloé Brugnon
assistante à la scénographie Elodie Dauguet
production
la Comédie de Reims, Centre Dramatique National, la rose des vents, Scène Nationale Lille Métropole avec le soutien technique du Centre National des Arts du Cirque et le soutien de la compagnie Eclats d’Epices – Thierry Suty, Joël Suty et Isadora Dodéro.
Du 6 au 20 octobre 2011
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