Le dramaturge et ex-chef d’entreprise Michel Vinaver, qui avait notamment transposé l’affaire Bettencourt au théâtre, est décédé dimanche à Paris à l’âge de 95 ans, a annoncé à l’AFP sa fille, la comédienne Anouk Grinberg. Il était entré au répertoire de la Comédie-Française en 2009 avec L’Ordinaire.
« Je ne suis pas un auteur qui voit ce qu’il écrit. J’entends ». Voila comment se décrivait Michel Vinaver, dramaturge et aussi industriel, il a été cadre puis directeur de Gillette, et a mené de front ces deux métiers pendant 30 ans. Il écrit d’abord deux romans avant de venir au théâtre en 1955, deux ans après son embauche chez Gillette. Roger Planchon met en scène Les Coréens en 1956, puis en 1957 Gilles Chavassieux met en scène Les Huissiers, Alain Françon en livrera une autre version au Théâtre National de la Colline en 1998.
Michel Vinaver s’inspire de l’actualité pour écrire ses pièces, comme L’Ordinaire, qui entre au répertoire de la Comédie-Française en 2009, il s’inspire du crash d’un avion au-dessus des Andes en 1972 pour raconter le destin du président d’une multinationale, de son épouse, de sa secrétaire et de quatre vice-présidents qui survivent. Après l’attentat des World Trade Center à New-York, il écrit 11 septembre 2001, mis en scène par Robert Cantarella puis par Arnaud Meunier.
Sa dernière pièce, Boulevard Bettencourt ou une histoire de France, est un évènement à sa création au TNP de Villeurbanne en 2016 dans la mise en scène de Christian Schiaretti. Dans ce texte choral on retrouve ses thèmes favoris, l’entreprise, la politique, la shoah. Un terrain de jeu extraordinaire où l’on pénètre dans les coulisses du pouvoir où l’on croise les courtisans, les politiques. Michel Vinaver écrit une grande pièce onirique, un peu sur le mode des tragédies grecques, pour faire de cette affaire Bettencourt, une histoire universelle. « Ce qui m’a beaucoup aidé, c’est la notoriété de Liane Bettencourt qui me permet de ne pas raconter l’histoire. Je fais surgir l’histoire à partir d’épisodes et de moments dont certains sont dans toutes les mémoires. Et ceux qui sont inconnus viennent s’intégrer dans notre mémoire commune. C’est le côté dansant de la pièce qui a été relayée par la mise en scène » avait-il expliqué à l’époque à sceneweb. Et quand on lui avait fait remarqué qu’il écrivait comme Shakespeare en son temps des pièces sur l’actualité, il avait répondu avec toute l’humilité qui le caractérisait : « Ce qui m’a beaucoup aidé, c’est la notoriété de Liane Bettencourt qui me permet de ne pas raconter l’histoire. Je fais surgir l’histoire à partir d’épisodes et de moments dont certains sont dans toutes les mémoires. Et ceux qui sont inconnus viennent s’intégrer dans notre mémoire commune. C’est le côté dansant de la pièce qui a été relayée par la mise en scène ».
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