20 000 personnes ont répondu à l’appel du monde de la culture pour une « marche silencieuse » et « apolitique » pour la paix au Proche-Orient et ont défilé ce dimanche entre l’Institut du monde arabe et le Musée d’art et d’Histoire du judaïsme.
Une seule banderole, blanche, sans inscription, en tête de cortège tenue par des artistes, dont Isabelle Adjani. Bonnet et écharpe blanche, derrière ses grandes lunettes noires, brandissant la couverture d’un livre pour la jeunesse Planète en guerre, planète en paix (de Véronique Corgibet, Eric Héliot, Actes Sud), l’actrice est venue délivrer un message d’humanité. « J’aimerais savoir dans quel autre pays une marche comme celle là, blanche et neutre a lieu. Parce que même aux États-Unis, si les artistes prennent position, c’est pour un camp ou un autre. Nous, je crois que là on prend position pour la survie des corps et des âmes humaines.»
« Nous avons opté pour une neutralité absolue en réponse au bruit des armes, à la vocifération des extrémismes » explique l’actrice Lubna Azabal présidente du collectif « Une autre voix » à l’origine de cette initiative soutenue par 600 personnalités du monde de la culture. Julie Gayet, Yael Naïm, Emmanuelle Béart, étaient en tête de cortège, au côté d’Ariane Ascaride. « Si vous voulez, je ne viens pas là en tant qu’artiste, je viens là en tant que citoyenne simplement parce que croyez-moi, ça m’empêche de dormir. Quoi qu’on fasse, on pense à ça tout le temps. Ce qui me désespère, c’est que ce sont toujours des civils qui paient le plus cher dans ce conflit » explique la comédienne.
Un peu plus loin, derrière, Simon Abkarian exprime la position de beaucoup d’artistes présents. « Je n’ai jamais vu un artiste déclarer la guerre à un autre artiste. Ça n’existe pas, ça n’existera jamais. L’artiste se bat et se tient devant la lame. Notre travail peut sembler vain par moment, mais indépendamment de ce qu’on fait sur scène, sur les plateaux de cinéma ou en littérature, il est important de dire que nous sommes là, main dans la main, ensemble, épaule contre épaule, une phalange pour la paix.»
Cette marche silencieuse a été suivie par des milliers de personnes, dont beaucoup n’ont participé à aucun rassemblement depuis le massacre du 7 octobre. Comme si cette marche, initiée par le monde de la culture, était attendue par beaucoup. Une marche pour la paix, qui dénonce la guerre, et qui n’oblige pas à choisir son camp.
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