Peter Brook revient à l’opéra, douze ans après son « Don Giovanni » au Festival d’Aix en Provence, il s’attaque à un autre opéra de Mozart, certainement le plus populaire et le plus connu : « La flûte enchantée ». Mais il s’agit plutôt de sa vision personnelle de l’œuvre de Mozart. Avec sa collaboratrice Marie-Hélène Estienne et le pianiste Franck Krawczyk, ils ont travaillé le livret d’Emanuel Schikaneder pour en tirer un spectacle d’une heure et demie. Un piano, de jeunes chanteurs, un plateau nu, quelques roseaux en guise de décor, et le tour est joué. « L’idée est d’arriver, explique Peter Brook, à ce que les chanteurs avancent de manière naturelle, vivante et aimée dans le déroulement de l’intrigue sans que l’on s’impose des projections, des constructions, des vidéos ou des décors qui tournent ».
Economie de moyen, absence d’artifice, l’opéra de Mozart devient alors limpide. L’action est racontée en français par les chanteurs, et les grands airs sont d’une grande pureté. Peter Brook s’attache à donner du corps et de la personnalité aux personnages. Tamino, Papageno, Pamina et la Reine de la nuit sont les héros de cette version, dont les distributions varient d’une représentation à l’autre.
Les différents espaces sont délimités par des roseaux déplacés par les comédiens William Nadylam (celui qui a été le merveilleux Rodrigue du Cid de Declan Donnellan ou le Hamlet déjà avec Peter Brook) et Abdou Ouologuem (lui aussi l’un des fidèles de Peter Brook). A l’heure des contraintes financières qui s’imposent au spectacle vivant, Peter Brook donne une « leçon » de théâtre. L’émotion et la beauté sur scène peuvent s’exprimer avec peu de chose. Alors que certains directeurs de structures publiques montent en ce moment des spectacles avec des décors couteux (Stéphane Braunschweig avec Lulu ou Laurent Pelly avec Nos Funérailles), Peter Brook, l’ainé prend le contre-pied de cette génération. C’est simple et beau.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
U N E F L Û T E E N C H A N T É E
Opéra de Wolfgang Amadeus Mozart librement adapté par Peter Brook, Franck Krawczy k et Marie -Hélène Estienne
mise en scène Pete r Brook
avec (en alternance) Dima Bawab, Malia Ben di-Merad, Leila Benhamza, Luc Bertin -Hugault, Patrick Bolleire, Jean-Christophe Born, Raphaël Brémard, Thomas Dolie, Antonio F igueroa, Virgile Franna is, Betsabée Haas, Matthew Morris, Agnieszka Slawinska, Andrian Strooper, Lei Xu, Jeanne Zaepffel / comédiens William Nadylam, Abdou Ouolog uem
lumières Philippe Vialatte / costumes Hélène Patarot / conseiller artistique Christophe Capacci
Le pianiste Alain Planès n’assurera pas les représentations d’Une Flûte Enchantée . « Une Flûte enchantée est le fruit d’un travail d’adaptation théâtrale qui s’écrit au fil des répétitions. L’évolution constante de cette collaboration a rendu indispensable la présence du compositeur Franck Krawczyk au piano. C’est pour cette raison, qu’en toute amitié et avec un vrai respect, nous avons du nous priver du grand talent d’Alain Planès pour ce projet. » Peter Brook
Au piano, le compositeur Franck Krawczyk et en alternance Matan Porat.
coproduction C.I.C.T / Théâtre des Bouffes du Nord ; Festival d’Automne à Paris ; Attiki Cultural Society, Athènes ; Musikfest, Bremen ; Théâtre de Caen ; MC2, Grenoble ; barbicanbite11, Londres ; Grand Théâtre de Luxembourg ; Piccolo Teatro di Milano – Teatro d’Europa ; Lincoln Center Festival, New York, production délégu ée C.I.C.T. / Théâtre des Bouffes du Nord, Paris
Durée: 1h30
Du 28 juin au 31 juillet 2013
les mardis, mercredis, vendredis et samedis à 20h30
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