La bonne nouvelle : la désillusion du capitalisme par ceux qui l’incarnent

photo Vincent Arbelet

Après La Grande Histoire en 2014 et La Devise en 2015, François Bégaudeau et Benoît Lambert récidivent pour une nouvelle pièce dont le thème central est le monde du capitalisme. Il y a de bonnes idées, mais la pièce tire en longueur.

« Ils vont bien, vous allez mal ! » dit Patrick Lélu l’animateur de la Bonne Nouvelle – show itinérant qui met en scène cinq figures de proue du capitalisme. Ils baignent dans le libéralisme, la finance, la flexibilisation du travail. A travers chaque histoire personnelle se dessine le capitalisme moderne. Ces cadres ont été formés dans les grandes écoles (ENA, ESSEC) sauf le plus jeune Luc qui est autodidacte. Ils ne pensent qu’à leur réussite personnelle.

La bonne nouvelle fonctionne comme un talk-show télévisé interactif avec son propre hashtag #LBN (il aurait d’ailleurs été amusant de créer une vraie interaction avec le public via les smartphones). Ces trois femmes et trois hommes se livrent à une psychanalyse en direct. Le capitalisme leur a apporté le bien être, mais au fond d’eux ils sont malheureux. Ils pleurent devant les images des salariés de Lehman Brothers après la faillite de la banque américaine. Ils fredonnent des chansons pop à la gloire du libéralisme. Et puis tout s’effondre. Ils finissent avachis sur le plateau au milieu de ballons de baudruche.

L’idée de base de François Begaudeau est intéressante. Il cherche les failles dans les parcours des personnages pour révéler la faillite de notre système économique. Il brise les certitudes et bat en brèche les idées véhiculées par les libéraux sur les bienfaits du capitalisme. Un spectacle engagé mais qui dans sa forme tourne en rond au bout de la première heure, après que chacun ait raconté sa propre histoire. Il s’étire et on finit par décrocher quand on a compris que ce que pensent ces entrepreneurs. Le spectacle perd de son intérêt par manque de concision. Benoît Lambert a réuni six comédiens qui se lâchent littéralement sur le plateau. Sa mise en scène est enlevée avec plein de belles trouvailles – le plateau se transforme en foutoir géant. Mais le texte bien charpenté de François Begaudeau finit pas être bavard.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

La bonne nouvelle
Conception François Bégaudeau, Benoît Lambert
Texte François Bégaudeau
Mise en scène Benoît Lambert
Avec Christophe Brault, Anne Cuisenier, Elisabeth Hölzle, Pierric Plathier, Géraldine Pochon, Emmanuel Vérité
Scénographie, lumières et vidéo Antoine Franchet
Son Jean-Marc Bezou
Costumes Violaine L.Chartier
Assistanat à la mise en scène Raphaël Patout
Assistanat à la vidéo Alexandre Franchet
Maquillages Marion Bidaut
Régie générale Félix Jobard
Régie plateau François Douriaux / Jean-Michel Brunetti (en alternance)
Régie lumière Victor Dos Santos
Production déléguée Théâtre Dijon Bourgogne, CDN
Coproduction Théâtre-Sénart, Scène nationale ; Espace des Arts, Scène nationale Chalon-sur-Saône
Durée: 2h

du 3 au 18/11/2016
Théâtre Dijon Bourgogne, Dijon
les 22 et 23/11/2016
Le Cratère, Alès
les 29 et 30/11/2016
Espace des Arts, Chalon-sur-Saône
du 7 au 9/12/2016
La Filature, Mulhouse
du 13 au 16/12/2016
Théâtre Sartrouville Yvelines CDN, Sartrouville
du 6 au 21/01/2017
Théâtre de la Commune, Aubervilliers
du 25 au 27/01/2017
La Comédie de Béthune, Béthune
du 31/01/2017 au 2/02/2017
Théâtre-Sénart, Scène nationale, Leusaint