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« La Vie rêvée », ou comment Rivière suit son cours

Belfort, Les critiques, Moyen, Orléans, Paris, Théâtre
La vie rêvée de et avec Kelly Rivière
La vie rêvée de et avec Kelly Rivière

Photo Pauline Le Goff

Après le succès d’An Irish Story, Kelly Rivière emprunte à nouveau le chemin du seule en scène d’autofiction dans lequel elle interprète une galerie de personnages. La Vie rêvée, un second opus qui, bien que peinant à décoller, confirme tout son talent de comédienne.

Après le grand succès d’An Irish Story, où elle partait sur les traces de son aïeul à la manière d’une enquête policière, Kelly Rivière choisit à nouveau la forme du seule en scène autofictif dans lequel elle utilise à plein son talent de comédienne, son « corps-caméléon » comme elle le nomme, capable de passer d’un personnage à l’autre en un clin d’œil. Cette fois, c’est sa grand-mère paternelle, mamie Nana, qui constitue le fil rouge d’une histoire ordinaire, celle d’une jeune fille qui rêve de devenir danseuse, puis comédienne, et se heurte au réel, trop souvent bien en deçà, hélas, des rêves qui nous habitent. Casting humiliant, rôle improbable de soubrette dans une « murder party » de team building en entreprise et autres remarques plus ou moins volontairement blessantes de l’entourage parsèment ce parcours déceptif d’une comédienne, retracé avec autodérision, mais sans rien d’amer. Comme de nombreux·ses intermittent·e·s du spectacle, Kelly Ruisseau, pseudo autofictif de Kelly Rivière, y passe avec humour des ambitions esthétiques et politiques folles des premiers temps au décompte des heures restant à faire pour renouveler son statut. Bienvenue dans les coulisses de la vie d’artiste.

Heureusement, rôde donc dans son existence le fantôme de mamie Nana, grand-mère abandonnée à la naissance, pleine de la bienveillance de celles qui en ont vu d’autres et irradiant la chaleur du soleil qui roule dans son accent du Sud. Des personnages d’An Irish Story sont par ailleurs de retour – une mère trop souvent cassante, un père qui s’adapte et arrondit les angles et un fils qui promène son regard neuf sur le monde, notamment. D’autres apparaissent, parmi lesquels Max, un ami allemand mort prématurément qui porte le souffle des premières ambitions artistiques. Ainsi, d’un accent l’autre – irlandais, provençal, germanique – et se glissant en toute fluidité dans la peau de chacun de ses personnages, Kelly Rivière va et vient dans la chronologie du récit de sa vie, sans que jamais l’on ne s’y perde, et retrace ainsi l’histoire des illusions perdues, mais aussi la manière dont, même dans la difficulté, les rêves continuent de nous porter.

D’une scénographie belle et simple, où le noir le dispute aux paillettes – rideau de cabaret en fond de scène, piano et quelques accessoires qui permettront de figurer une diversité de lieux sur le plateau –, émergent ainsi une flopée de souvenirs éparpillés dans les méandres de la vie de Ruisseau, par lesquels s’esquissent des filiations, des deuils, des joies et des épreuves, jamais montés en épingle plus qu’il ne le faudrait, comme les événements, qui, à force de s’accumuler, finissent par nous tracer à tous une histoire à défaut de nous construire un destin. Une simplicité, un éloge de l’ordinaire à double tranchant, qui laisse à de nombreux épisodes un goût de déjà-vu et en émousse l’humour et l’intérêt. Mais, toujours rebondissant et très habilement construit, La Vie rêvée fraye son chemin et trouve toujours moyen de se relancer pour finir sur la belle image d’un père Michel qui brode, sur l’ouverture de La pie voleuse de Rossini, une histoire à quitter le nid. Au milieu d’un cercle de plumes noircies retombées telles des cendres de rêves brûlés, le cirque de la vie y prend son envol.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

La Vie rêvée
Texte, mise en scène et interprétation Kelly Rivière
Collaboration à l’écriture et à la dramaturgie David Jungman
Collaboration à la mise en scène Maïa Sandoz
Regards complices Jalie Barcilon, Sarah Siré
Création lumière Laurent Schneegans
Scénographie Estelle Gautier
Création sonore Vincent Hulot
Costumes Elisabeth Cerqueira
Coaching vocal Jeanne-Sarah Deledicq
Collaboration chorégraphique Gilles Nicolas
Régie générale Frédéric Evrard

Production Compagnie Innisfree
Coproduction Les Plateaux Sauvages
Coréalisation Les Plateaux Sauvages
Avec le soutien et l’accompagnement technique des Plateaux Sauvages
Avec le soutien du Théâtre Berthelot-Jean Guerrin – Ville de Montreuil et des Studios Virecourt

Durée : 1h20

Les Plateaux Sauvages, Paris
du 3 au 15 février 2025

Théâtre de la Tête Noire, Scène conventionnée d’intérêt national Art et création, Saran
le 13 mars

Théâtre du Garde-Chasse, Les Lilas
le 10 avril

Théâtre du Pilier, Belfort
les 17 et 18 avril

7 février 2025/par Eric Demey
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