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Des Bonnes de papier glacé

À la une, Festival, Festival d'Avignon, Les critiques, Moyen, Théâtre

De Meiden © Jan Versweyveld

Malgré la forte présence du trio d’acteurs et quelques partis pris radicaux, Katie Mitchell enlise Les Bonnes dans une esthétique glam chic de magazine trop lisse et superficielle.

Seconde pièce présentée par le Toneelgroep Amsterdam en moins de vingt-quatre heures au Festival d’Avignon, De Meiden suit de près l’éblouissant Ibsen Huis de Simon Stone mais suscite un avis plus mitigé. D’un spectacle à l’autre, on retrouve un même goût pour l’hyperréalisme et l’analyse psychologique, une signature de l’éminente troupe néerlandaise. Katie Mitchell a abandonné la forme de théâtre filmé en direct qui l’a fait connaître en France pour proposer une facture plus classique, presque trop. Reste que le majestueux décor signé Chloé Lamford a tout d’un plan large de cinéma. En enfilade, un dressing, une chambre à coucher et un couloir d’entrée magnifiquement meublés, décorés, fleuris, respirent le luxe opulent et fait montre d’un clinquant de feuilleton américain qui, s’il n’est pas gratuit compte tenu que la pièce est une puissante critique de la bourgeoisie, demeure un brin outrancier.

La mise en scène se veut politique et introduit chez Genet les thèmes du genre et de l’immigration. Elle met l’accent sur la lutte des classes et les rapports de domination entre les riches et les domestiques quitte à forcer le trait. En transposant la pièce de nos jours dans un loft à Amsterdam et en faisant des deux sœurs oppressées des vulnérables immigrées polonaises dont l’une, malade, tousse et crache à répétition, Katie Mitchell dénonce l’exploitation contemporaine des faibles dans les beaux quartiers des grandes métropoles. A l’opposé du prolétariat précaire des bonnes, le monde de « Madame » est celui des boîtes et de la Jet-Set. Le personnage est joué par un homme travesti. L’acteur, Thomas Cammaert, beau comme un Dieu, apparaît juché sur des talons vertigineux et dans des tenues et des perruques extravagantes. C’est donc une lecture engagée qu’offre la metteuse en scène de la pièce mais néanmoins simpliste et souvent démonstrative.

Chris Nietvelt et Marieke Heebink sont d’admirables actrices mais étonnamment conduites dans un jeu outré qui ne sonne pas toujours juste. Elles n’y vont pas de main morte à s’empoigner et se violenter lorsqu’elles jouent à reproduire les relations tendues et musclées avec leur patronne. La cérémonie à laquelle elles s’adonnent s’apparente à un défouloir expiatoire de toute la violence reçue. Frôlant l’hystérie, à la fois apeurées et excitées comme des chattes aux abois, elles peuvent être hilarantes et aussitôt véritablement effrayantes, poussées dans leurs retranchements jusqu’à l’issue tragique.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Les Bonnes
Texte Jean Genet / Traduction Marcel Otten
Mise en scène Katie Mitchell
Dramaturgie Peter van Kraaij / Musique Paul Clark
Scénographie Chloe Lamford
Lumière James Farncombe
Son Donato Wharton
Costumes Wojciech Dziedzic
Assistanat à la mise en scène Tatiana Pratley
Avec Thomas Cammaert, Marieke Heebink, Chris Nietvelt
Production Toneelgroep Amsterdam
Avec le soutien de Emmerique Granpré Moliere, et pour la 71e édition du Festival d’Avignon : Dutch Performing Arts Fund
Les Bonnes de Jean Genet est publié aux éditions Gallimard.
durée 1h45
spectacle en néerlandais et polonais surtitré en français

71e édition du Festival d’Avignon
16 18 | 20 21 JUILLET À 15H
17 JUILLET À 22H
L’AUTRE SCÈNE DU GRAND-AVIGNON – VEDÈNE

17 juillet 2017/par Christophe Candoni
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