Kaddish est le nom donné à la prière que les Juifs adressent à leurs morts. C’est pour l’enfant auquel il n’a jamais voulu donner naissance qu’Imre Kertész prononce ici le kaddish. D’une densité et d’une véhémence qui font songer à Thomas Bernhard, ce monologue intérieur est aussi le récit d’une existence confisquée par le souvenir de la tragédie concentrationnaire. La vie d’Imre Kertész, qui connut la déportation à Auschwitz et Buchenwald, est littéralement lacérée par le sentiment de l’exil intérieur que renforcent les conditions de la vie intellectuelle et quotidienne de la Hongrie d’avant 1989.
Proférée du fond de la plus extrême souffrance, cette magnifique oraison funèbre affirme l’impossibilité d’assumer le don de la vie dans un monde définitivement traumatisé par l’Holocauste. Ce que pleure le narrateur, ce n’est pas seulement « l’enfant qui ne naîtra pas » : c’est l’humanité tout entière.
Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas
d’après le roman de Imre Kertész
Texte traduit du hongrois par Natalia Zaremba-Huzsvai, et Charles Zaremba.
Avec
Jean-Quentin Châtelain
Adaptation et mise en scène
Joël Jouanneau
Décor Jacques Gabel
Lumières Franck Thévenon
Durée : 1h50
A partir du 13 mai 2014
19h du mardi au samedi – dimanche à 17h
Magnifique texte, magnifique interprétation
Amen!