La compagnie junior d’Hofesh Shechter passe les fêtes à Paris au Théâtre des Abbesses et présente pour la deuxième fois cette année Contemporary Dance 2.0. Tous les deux ans, le chorégraphe anglais auditionne des centaines de jeunes danseurs pour composer ce groupe. Justine Gouche, 26 ans, est la seule française à faire partie de cette promotion qui ne compte que huit danseurs.
Avant d’intégrer cette année la compagnie Shechter II, quel a été votre parcours ?
J’ai commencé la danse au niveau professionnel quand j’avais quinze ans à l’Académie internationale de la danse dans le 16ᵉ à Paris et ensuite je suis partie faire un bachelor « danseur chorégraphe » en Hollande à Arthus à l’Université des Arts. Danser pour Hofesh Shechter est toujours resté dans un coin de ma tête depuis que j’avais vu adolescente, plusieurs de ses spectacles.
Les auditions se sont déroulées de manière particulière car vous étiez en confinement. Est-ce que cela a été plus compliqué ou plus facile ?
C’était vraiment étrange car les deux premiers tours de l’audition se sont faits en ligne. On a d’abord envoyé une vidéo avec une improvisation et une pièce de répertoire. Ensuite, le deuxième tour s’est déroulé via Zoom, par groupe de vingt. Il nous a manqué l’énergie des autres danseurs. J’étais seule dans ma chambre, ce qui est quand même assez spécial. Mais comme j’étais encore étudiante et que les auditions coûtent de l’argent, avec les déplacements et l’hébergement, finalement cela a été plus simple. Le dernier tour s’est déroulé physiquement à Londres avec Hofesh et les membres de la compagnie. Il y avait beaucoup de nervosité, car c’était la première fois que l’on se retrouvait en studio, avec plusieurs danseurs. Mais j’étais tellement heureuse de pouvoir faire partie de ce dernier tour très sélectif. C’était un jour épuisant mais vraiment incroyable.
Quel souvenir avez-vous de votre premier émoi face à un spectacle d’Hofesh Shechter ?
Je devais avoir quinze ans, c’était ici au Théâtre des Abbesses pour Barbarians. J’ai été impressionné par la physicalité des danseurs, par le fait qu’ils soient autant connectés à leurs émotions. C’était assez incroyable à voir et c’est resté en moi.
Et cette année, vous avez fait partie de la troupe !
Oui, c’est un petit peu cliché de le dire, mais ça a été un rêve de petite fille puisque j’ai toujours admiré son travail et rêvé d’intégrer ce groupe extraordinaire. On vient de cultures de pays différents, notre groupe est hyper mixte. J’ai tellement appris pendant cette année en tant que danseuse, en tant que personne et aussi en tant que performeuse. C’était vraiment magique !
C’est épuisant de danser du Shechter ?
Alors je ne vais pas mentir. Oui, ça l’est, c’est fatiguant ! Après, chaque soir est différent, il y a des soirs ou bizarrement, on ressent beaucoup moins la fatigue. Il y a des soirs ou il y a certains chocs. D’autres où l’on doit se faire violence. Mais à travers cette difficulté de la physicalité, on arrive toujours à trouver du plaisir. C’est le plus important.
Comment est-il dans le travail ?
C’est quelqu’un de totalement ouvert avec ses danseurs. Il partage, il s’inspire de nous. La communication est tellement ouverte pendant les moments, en studio, en répétitions. Il est toujours à l’écoute. C’est ma première expérience en compagnie et j’ai été tellement surprise de travailler avec quelqu’un d’aussi humble.
Propos recueillis par Stéphane Capron – www.sceneweb.fr
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