Pour peu qu’on ait jamais lu l’un de ses livres ou vu l’une de ses pièces, on connaît forcément l’histoire de Marguerite Duras, née Donnadieu en 1914, dans la lointaine Indochine française. De l’inaugural Barrage contre le Pacifique jusqu’à L’Amant de la Chine du Nord, c’est la même histoire qui revient, suivant le ressac de la mémoire qui va et vient comme les eaux de l’océan. Toujours la même chanson : la terre ruinée, incultivable, l’appétit, la misère, et la mer, et la mère, et le frère, et le riche amant… En 1977, Duras choisit d’adapter elle-même son premier roman pour le théâtre, près de trente ans après sa parution. On y retrouve intacts la sensualité, la violence, la tendresse et les élans de survie d’une jeunesse confrontée à un monde pas moins fantastique que les rêves, où les chevaux se cachent dans les voitures et les crapauds dans les diamants, où l’Éden est un cinéma, et où l’océan qui vous détruit chaque jour un peu plus s’appelle “Pacifique”… Partant du “destin tragique de la mère, héroïne de la mythologie grecque ou de Faulkner”, Juliette de Charnacé a voulu traiter la pièce “comme un opéra” où toutes les démesures trouvent leur place : “C’est la folie extravagante des personnages (et de leurs actions) qui me plaît – et qui rend lyrique la matière de l’Éden cinéma.”
Un barrage contre le pacifique
L’éden cinéma
texte Marguerite Duras
mise en scène Juliette de Charnacé
avec Florence Thomassin, Julien Honoré, Lola Créton, Zheng Wu, Munkhtur
musique Ghédalia Tazartès • scénographie et costumes Goury • lumières Rémi Nicolas
production : Groupe Marcel Proust | coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet I avec le soutien de la Caisse des Dépôts et de la Ville de Caen
durée : 1h45
6 > 22 mars 2014
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