Julie Gayet est de retour au théâtre après 20 ans d’absence. Elle est Becky dans Rabbit Hole de David Linday-Abaire au Théâtre des Célestins dans la mise en scène de Stavisky. Le rôle d’une mère dévastée par la mort de son fils de 4 ans des suites d’un accident de la circulation. Loin de l’agitation de la rentrée parisienne, c’est donc à Lyon qui renait en quelque sorte, Julie Gayet, la comédienne. Rencontre.
Pourquoi ce désir de revenir au Théâtre ?
Ce n’est pas facile pour moi, et s’il n’y avait pas eu la persuasion de Claude Stavisky, je ne l’aurai pas fait. Ce n’est pas facile de retourner au théâtre. J’avais un trac fou. Je lui ai d’abord dit oui, et puis six après j’ai dit non. Et elle a réussi à me convaincre en me disant que j’allais passer à côté de quelque chose.
Vous sentez comme au tout début ?
Absolument, j’ai l’impression de réapprendre. Mais c’est merveilleux de se remettre en question, d’avoir peur et de se jeter dans le vide. Je me dis que rien n’est acquis dans la vie et qu’il faut se réinventer chaque jour.
Qu’aimez-vous dans cette pièce ?
C’est surtout le ton, comme savent le faire les anglo-saxons, comme Tennessee Williams. Les spectateurs rient et tout à coup ils sont cueillis par le drame. Je dois exprimer la colère de cette femme. Ça me fait du bien. J’avais besoin de crier ces derniers temps !
Aviez-vous vu le film avec Nicole Kidman ?
Non je ne l’ai pas vu, et je n’ai pas voulu le regarder pour ne pas être perturbée par le jeu de Nicole Kidman.
Chacun peut se retrouver dans cette pièce car elle évoque la façon dont on gère le deuil d’un être cher
Il n’y a pas de mots pour l’exprimer. Le tabou du deuil est fort. On n’ose pas trop en parler. C’est toujours délicat. Des spectateurs viennent pour me dire que la pièce leur fait un bien fou. Il y a quelque chose de très juste sur la résilience. La femme que j’incarne vit son deuil différemment de celui de son mari, comme souvent dans les couples. Et c’est difficile souvent d’accepter la différence de l’autre. Lui il a besoin de tout garder et elle souhaite au contraire tout débarrasser. Et la pièce raconte comment ce couple va se reconstruire.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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