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Jonathan Capdevielle : À nous deux Bernanos !

À la une, Angers, Les critiques, Moyen, Nanterre, Théâtre

Dans A nous deux maintenant, l’étonnant artiste Jonathan Capdevielle plonge la salle transformable de Nanterre-Amandiers dans des ténèbres crépusculaires pour revisiter l’étrangeté mystérieuse d’Un Crime, le roman policier de Georges Bernanos.

Dans un précédent spectacle, Capdevielle érigeait sur le plateau la haute roche d’une colline minérale ; cette fois, c’est une imposante souche d’arbre aux nombreuses ramifications piégeuses qu’il installe au centre de la scène. Se manifeste un goût récurent pour une nature brute et recluse, réceptacle d’êtres aux pensées secrètes. La pénombre et le vide occupent une place aussi importante dans la scénographie de Nadia Lauro qui distille autour de son élément central un noir ténu que trouent des maigres faisceaux de lumières provenant de petites lampes électriques, le sifflement du vent froid, le fracas du tonnerre qui gronde, les nappes de sons, quelques figures fantomatiques qui se devinent ou bien se font seulement entendre au moyen de leurs voix amplifiées et déformées. Un climat menaçant est bien palpable mais pas montré par la mise en scène qui fait en sorte que les choses échappent, se dissimulent au regard dans une longue première partie s’apparentant davantage à une pièce radiophonique.

Le metteur en scène et comédien Jonathan Capdevielle s’empare pour la première fois d’une matière textuelle déjà existante avec un roman secondaire de Bernanos, bien moins fameux que Sous le soleil de Satan, qu’il adapte librement en injectant ses ingrédients personnels : son goût pour la subversion, la transformation, l’indifférenciation, le travestissement vocal et physique, – presque tous les comédiens jouent plusieurs rôles et changent de costumes à vue -, le mélange des tons, du plus grave au plus loufoque.

Avec Adishatz / Adieu (un bouleversant solo créé en 2009 et repris cette édition du Festival d’automne) puis Saga, une autofiction aux allures de conte naïf et cauchemardesque, Capdevielle a construit un théâtre autoréflexif où la fiction est visitée de souvenirs d’enfance, de territoires précis, de personnages pittoresques. L’énigmatique curé souffreteux pris à partie dans une histoire de double assassinat, comme les autres personnages, (juge, policiers, vieille femme, écrivain, boyscout…) appartiennent aussi bien au récit d’origine qu’à l’univers familier de l’artiste.

Ce n’est pas un hasard si le petit village de Mégère où se situe l’action partage plus d’un point commun avec la vie sudiste décrite auparavant par l’artiste, si plusieurs personnages ont un accent pyrénéen et s’ils finissent habillés en costumes traditionnels de feria, emportés dans une farandole revisitée en rave. Cette touche de provincialisme glauque et festif revendiquée est ce qui semble le plus touchant et engageant dans la proposition par ailleurs monotone.

L’intrigue piétine et se perd même en chemin. La pièce pâtit d’un gros problème de rythme et ne sera pas relevée par la platitude du jeu des acteurs, pas toujours justes à l’exception du jeune Dimitri Doré, sorte de feu follet exaltant du spectacle.

Intéressé par les questions universelles de la différence et de l’identité, sexuelles mais pas que, originelles aussi, de l’enfance et la construction de soi, de la marginalité due à l’isolement ou au déracinement, géographique mais aussi mental, Capdevielle impose un jeu d’échos, de résonances, entre le livre et ses propres préoccupations. Et comme à chaque fois, l’artiste finit par se livrer intimement. C’est ce qui fait l’intérêt de ce nouveau spectacle par ailleurs pas vraiment trépident.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Jonathan Capdevielle
À nous deux maintenant
d’après Un Crime de Georges Bernanos
Conception, adaptation et mise en scène, Jonathan Capdevielle
Avec Clémentine Baert, Marika Dreistadt, Jonathan Drillet, Michèle Gurtner et un adolescent
Conseiller artistique, assistant mise en scène, Jonathan Drillet
Conception et réalisation scénographique, Nadia Lauro
Lumières, Patrick Riou
Composition musicale, Arthur Bartlett Gillette
Réalisation de la bande son, Vanessa Court
Collaboration informatique musicale Ircam, Manuel Poletti
Régie générale, Jérôme Masson
Regard extérieur, Virginie Hammel
Production, diffusion, administration, Fabrik Cassiopée –Isabelle Morel et Manon Crochemore
Production déléguée Association Poppydog // Coproduction Le Quai Centre dramatique national Angers Pays de la Loire ; CDN Orléans/Loiret/Centre ; manège – Scène Nationale – Reims ; Théâtre Garonne – Scène européenne (Toulouse) ; L’Arsenic, Centre d’Art scénique contemporain (Lausanne) ; Le Parvis, Scène nationale Tarbes-Pyrénées ; Ircam (Paris) ; Nanterre-Amandiers, centre dramatique national ; Festival d’Automne à Paris // Coréalisation Nanterre-Amandiers, centre dramatique national ; Festival d’Automne à Paris // Avec le soutien de King’s Fountain // Avec l’aide du CND Centre national de la danse (Pantin), de La Villette – Résidence d’artistes 2016 et du Quartz – Scène nationale de Brest // L’Association Poppydog est soutenue par la DRAC Île de France – Ministère de la culture et de la communication au titre de l’aide à la structuration.
Spectacle créé le 6 novembre 2017 au Quai Centre dramatique national Angers Pays de la Loire
Durée: 2h50

Le Quai Centre dramatique national Angers Pays de la Loire
Lundi 6 et mardi 7 novembre | 20:00 | mercredi 8 novembre | 21:00 | du mercredi 23 au vendredi 25 mai | 20:00

Festival d’Automne à Paris
Nanterre-Amandiers, centre dramatique national
23 novembre au 3 décembre 2017

26 novembre 2017/par Christophe Candoni
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