Et Carlos lui-même, qui a commis le meurtre, prendra la parole.
Moins pour expliquer le geste meurtrier que pour cerner la façon dont l’événement se répercute en eux.
Ces personnages, je les sens dos au mur, amenés à parler par une urgence, par une nécessité absolue de faire spectacle de leur parole pour qu’on entende les questions qui les agitent.
Quelque chose doit sortir d’eux, c’est impératif.
Quoi ?
Lorsque nos personnages se lancent dans la parole, ils veulent dire comment ça les remue, les blesse, les bouscule, les change.
Ils veulent aussi questionner notre époque, le moment présent.
Que deviennent nos espérances, nos peines, nos joies dans un temps trop sec, trop vide ?
Ils bouillonnent. Dans le flux de leurs bouillonnements, émergent des questions.
Par exemple : Quel rapport les pères entretiennent-ils avec les fils ? Que savons-nous de nos enfants ? Quelle place le travail occupe-t-il dans l’accomplissement de soi ? Qu’est-ce que la filiation ? Qu’est-ce que la droiture ? A quelles conditions un amour peut-il se prolonger ? Où va l’ancienne culture des livres ? Quels sont les rapports entre la blessure et les secrets ? Pourquoi la vérité est-elle toujours difficile à dire ? Quelles ruses inventons-nous pour vivre ? Pourquoi fermons-nous si souvent les yeux ?
Par quoi sommes-nous humiliés ? Qu’est-ce qui nous libère ?
En définitive, de quels élans contradictoires nos émotions, nos désirs, nos sentiments, nos espoirs sont-ils traversés, maintenant, aujourd’hui ?
Ces questions tracent à chacun d’eux les traits contrastés d’un visage, elles tracent les contours d’une existence singulière.
Mais leurs questions sont aussi les nôtres. Elles résonnent en nous.
Portées par les acteurs, elles sollicitent de nous, lecteurs ou spectateurs, une prise de position.
Si nous regardons la scène, la scène nous regarde.
Le théâtre secoue.
Le théâtre désigne.
Nous voilà au pied du mur, nous aussi.
Avec les personnages, chacun d’entre nous ne souhaite-t-il pas dire : J’espère qu’on se souviendra de moi ? Dossier de presse.
J’espère qu’on se souviendra de moi ?
Texte de Jean-Marie Piemme
Mise en scène Sébastien Bournac
Avec Séverine Astel, Alexis Ballesteros, Alexandra Castellon, Sébastien Gisbert, Régis Goudot, Raouya, Pascal Sangla, Benjamin Wangermée.
Accompagnement musical Sébastien Gisbert
Conception scénographique Christophe Bergon
Création lumière et régie générale Philippe Ferreira
Régie plateau et construction des décors Gilles Montaudié
Création des costumes Noémie Le Tily
Assistant à la mise en scène Yohan Bret
Photographies François Passerini
Production compagnie Tabula Rasa
Coproduction Théâtre Sorano, Toulouse ; Scène Nationale d’Albi ; Le Parvis, Scène Nationale de Tarbes.
La compagnie Tabula Rasa est conventionnée par la DRAC Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon, par la Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée et par la Ville de Toulouse. Avec la participation du Département de la Haute-Garonne.
Le Groupe Cahors – Fondation MAEC participe depuis 2005 au développement des projets de la compagnie Tabula Rasa.
Avec le soutien de l’ADAMI. L’Adami, société des artistes-interprètes, gère et développe leurs droits en France et dans le monde pour une plus juste rémunération de leur talent. Elle les accompagne également par ses aides financières aux projets artistiques.
Avec le soutien de la SPEDIDAM. La SPEDIDAM est une société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes-interprètes en matière d’enregistrement, de diffusion et de réutilisation des prestations enregistrées.Théâtre Sorano de Toulouse
du 06 Oct 2016 au 14 Oct 2016
Le Parvis, Scène nationale de Tarbes
18 Oct 2016 à 20:30
Scène Nationale d’Albi
du 08 Nov 2016 au 10 Nov 2016
Circa Auch
22 Nov 2016 à 21:00
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