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Quand on n’a que Labour

Coup de coeur, Les critiques, Nanterre, Théâtre

photo Philippe Lebruman

Drôlissime spectacle, Jamais labour n’est trop profond sème sur les terres infertiles d’une société effondrée la semence intarissable de son humour. D’ultimes saillies en dates de Scimeca, Sorlin et Tual, accompagnés de Lola Blanchard, qui ravivent le meilleur des Chiens.

Jamais critique n’est trop tardive. Trois ans quand même que Thomas Sciméca, Anne-Elodie Sorlin et Maxence Tual tournent leur Jamais labour n’est trop profond sans que nous ne nous placions dans leur sillon. Avec Lola Blanchard à la place de Leslie Bernard – entre le jeu de mots et de bonneteau – les trois anciens des Chiens de Navarre rouvrent au Théâtre Paris 13 leur drôle de ZAD, espèce de ferme-théâtre dans lequel germe l’idée d’une machine transformant excréments et urine en électricité capable d’alimenter les projecteurs de la salle. D’où l’appel régulier lancé aux spectateurs pour qu’ils viennent régénérer le courant via les toilettes sèches disposées sur la scène. Jamais humour pipi caca n’aura aussi bien porté son nom. L’action démarre d’ailleurs avec Thomas Scimeca pantalon et slip aux chevilles, doigt dans le nez, assis sur le trône, qui reçoit un coup de fil de son agent lui proposant deux rôles au cinéma chichement rémunérés. Mais on le sait depuis Freud, l’argent c’est de la merde. Maxence, à coup d’arguments écolo et de talons sur son portable le ramène donc à la raison et à la maison . Toto restera là, et c’est tant mieux. Avec Maxence, ils vont pouvoir nous présenter leur fameuse machine et nous raconter l’histoire hilarante d’Anne Hidalgo et Roselyne Bachelot contribuant malgré elle à fournir les premiers seaux d’or noir…

A l’avenant, la suite est loufoque et foutraque – on s’était pourtant juré de ne pas user de ces termes, trop attendus – mais installe une certaine linéarité. Celle du devenir de cette ferme théâtre communauté qui attend que son idée géniale de merdoduc soit financée par la Société Générale. Surtout Lola, la jeune, la dernière venue, celle qui devra vivre dans ce monde où rôde l’effondrement. Autour de ce fil rouge, les scènes se suivent quand même un peu comme des sketches. Un déjeuner pizza qui rappelle l’humour à la table des Chiens. Une séance de tournage où l’on ne sait pas bien ce qui se filme. Une leçon finale sur la mythologie de la naissance de la Terre Gaïa. Chaque épisode offre des morceaux de bravoure et un méli-mélo de formes d’humour qui fait qu’on ne se lasse jamais. Absurde, méchant, infantile et toujours spirituel, porté par l’esprit sur le fil d’une construction au plateau, habité de cette mélancolie sans laquelle le rire ne libère de rien, le comique de la troupe vous prend toujours par là où on ne s’y attend pas, ne s’installe jamais et, on avait beau l’espérer, ne cesse de nous surprendre.

Au final, on est désolé, mais c’est vrai qu’on retrouve les Chiens. Attention, pas forcément dans ce qu’ils sont devenus. Mais bien dans ce qu’ils avaient de meilleur. Les pétages de plomb libérateurs, les culs à l’air, l’humour de mauvais goût, l’irrévérence avec des trognes innocentes, puis un costume, une musique qui vous balancent un autre théâtre dans celui qui se joue. Ils sont passés dans la quarantaine certes. La face déprimée de Scimeca vaut le coup, lui qui jouait plus souvent le lover bêta. Et Lola Blanchard à la vingtaine a l’air d’y être depuis des lustres. La relève est prête comme la perpétuation. Jamais labour n’est trop profond cultive l’humour dans ce qu’il a de plus fécond.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

JAMAIS LABOUR N’EST TROP PROFOND
CONCEPTION ET MISE EN SCÈNE
Thomas Scimeca,
Anne-Elodie Sorlin,
Maxence Tual
INTERPRÉTATION
Lola Blanchard
Thomas Scimeca
Anne-Elodie Sorlin
Maxence Tual
INVITÉ SURPRISE D’UN SOIR
LUMIÈRES
Bruno Marsol
SON
Isabelle Fuchs
DÉCOR
Constance Arizzoli
RÉGISSEUR GÉNÉRAL
Nicolas Barrot
PRODUCTION
Léa Couqueberg et Emilie Leloup
COPRODUCTION
Nanterre-Amandiers, centre dramatique national, (en cours)
AVEC LE SOUTIEN DE
Théâtre Sorano-Toulouse, Scènes du Golfe-Théâtre Anne de Bretagne, Vannes, La ménagerie de Verre, Paris, Théâtre de L’Aquarium, Paris, en cours.

Durée : 1h45

Théâtre 13 Bibliothèque
Du 18 au 22 avril 2023
Du lundi au vendredi à 20h, le samedi à 18h

21 avril 2023/par Eric Demey
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