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Jacques Weber: « Tartuffe n’est pas sans nous rappeler certains politiques »

À la une, Les interviews, Théâtre

photo Pascal Victor/ArtComPress

Il a joué Tartuffe, il a mis en scène ce classique de Molière. Il est aujourd’hui Orgon, dans la mise en scène de Peter Stein au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Et quand on parle théâtre avec Jacques Weber, il est impossible de ne pas parler politique.

Vous retrouvez Peter Stein, non pas à l’Odéon, mais dans le privé au Théâtre de la Porte Saint-Martin.
Cela s’est faisait à l’époque, il y a eu ici des mises en scène de Vitez, de Chéreau, de Plachon. Jean Robert-Charrier renoue avec le passé du théâtre, et c’est merveilleux car ce sont de grands metteurs en scène, mais pas d’effroyables intellectuels. Il faut arrêter de classifier les individus. Il y a « Le théâtre » comme le disait le regretté Laurent Terzieff. Mettre en scène, c’est avoir une profondeur sur la pièce, d’avoir un éclairage a en proposer, de soulager les acteurs par une mise en perspective du texte, de les diriger. Des metteurs en scène de profession, il n’y en a pas beaucoup, il en fait partie. En plus Peter Stein a influencé Chéreau, Vincent et tant d’autres, donc c’est une chance extraordinaire de pouvoir travaillé avec lui pour la troisième fois.

Il place la pièce à la Belle Epoque, est-ce que cela change quelque chose ?
Non, ce n’est pas un parti pris pour dater le spectacle à tout pris. Le décor est suffisamment abstrait pour raconter une histoire et faciliter les mouvements dramaturgiques. Il y un retour au 17e siècle à la toute fin mais il n’y a pas une volonté de nous renvoyer au 19e siècle. Il s’agit de laisser voler la pièce entre plusieurs époques et de la laisser éternelle.

On est dans le contraste entre cette Belle Epoque, cette insouciance et l’austérité de la maison d’Orgon.
Oui cette famille bourgeoise est ordonnée et donc tentée par le désordre. Comme dans toutes les sociétés intégristes l’arrière plan n’est pas beau à voir. Regardez la pédophile et voyez comment les femmes s’amusent entre elles en Arabie Saoudite alors qu’elles sont malheureuses. Et Tartuffe arrive. On se rend compte quels dégâts peut faire un acteur surdoué. Peter Stein a poussé Pierre Arditi à jouer un acteur fou. Ce n’est pas sans nous rappeler certains politiques.

Orgon est-t-il amoureux de Tartuffe ?
Un peu car il est subjugué par l’homme et ce qu’il véhicule, c’est dangereux. Il y a une forme d’ambiguïté entre l’être dominé et l’être dominant. Orgon est fasciné au point de ne plus être lui-même, de perdre toute autorité. On peut toujours devenir Orgon du jour au lendemain. Regardez comment les gens peuvent être fascinés par tous les fachos qui gagnent du terrain dans toute l’Europe.

Parmi les grandes scènes de la pièce, il y a celle de la table. L’aviez-vous imaginée comme cela ?
Je ne l’avais pas mise en scène comme cela. Au début j’ai été perturbé avec la vision « boulevardière » de Peter Stein. Mais finalement on est dans la vulgarité des mœurs de la profonde bourgeoisie. On est dans la farce comme l’indique Molière.

Justement à la fin de la pièce on est très proche de Molière, avec l’arrivée du Roi Soleil, le prince qui remet de l’ordre.
C’est tellement évident que c’est pour dire au Roi : »soyez gentil, plus de censure ». C’est une façon de se placer face à l’autorité.

Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

22 octobre 2018/par Stéphane Capron
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