Entre humour et nostalgie, une jeune troupe belge transpose un film documentaire des années 60 au théâtre d’aujourd’hui. Et c’est une réussite.
Été 1960, Jean Rouch et Edgar Morin tournent Chronique d’un été. Cette première expérience de cinéma-vérité en France faisait le pari d’interroger des gens très différents sur leur vie quotidienne et leur conception du bonheur. La jeune metteuse en scène, Justine Lequette, et quatre comédiens passionnés par le film s’interrogent à leur tour: qu’est-ce que ce monde dans lequel on vit?
Au début, la pièce reprend des scènes du film de façon souvent cocasse en imitant les protagonistes de l’époque, leurs vêtements, leurs attitudes, leur langage et la fumée de leurs cigarettes. Sans moquerie aucune mais pour faire saisir le décalage dans le temps quand la troupe transpose cette enquête dans le monde d’aujourd’hui. Que reste-t-il du tournant de la civilisation évoqué par Edgar Morin en 1960 où la société industrielle prenait toute son ampleur? Qu’en est-il du bonheur? Matériel? Individuel? Sommes-nous tous hier comme aujourd’hui aliénés par le travail?
Face à cet état du monde, le spectacle est porté par une dynamique théâtrale époustouflante. Dans ce va-et-vient de réflexions, de scènes qui se succèdent à vive allure, spectateurs et spectatrices ressentent à leur tour ce plaisir que l’on nomme théâtre, entre réel et fiction.
J’abandonne une partie de moi que j’adapte
mise en scène Justine Lequette | écriture collective et interprétation Rémi Faure, Benjamin Lichou, Jules Puibaraud et Léa Romagny | lumières Guillaume Fromentin | images et vidéos Hubert Amiel et Dominique Houcmant | assistanat à la mise en scène Ferdinand Despyproduction: Création Studio Théâtre National Wallonie – Bruxelles | coproduction: Group Nablaun
Théâtre de la Croix-Rousse
spectacle programmé et co-réalisé dans le cadre de Sens Interdits, Festival international de Théâtre
22 › 23 octobre 2019
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21h
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19h
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