La jeune chorégraphe de Colombes a le vent en poupe. Elle donne Intro dans une version augmentée au festival En corps & Encore à l‘Avant-Seine Colombes* en regard de son duo Réghma. Entretien.
Son nom est sur (presque) toutes les lèvres. Autant le retenir une bonne fois pour toute : Mellina Boubetra. De Intro, son trio acclamé et toujours en tournée, jusqu’à top, création de Régine Chopinot que la danseuse de Colombes illumine de sa présence, le parcours de Mellina Boubetra ressemble à un sans-faute.
Qu’avez-vous gardé du hip hop ?
Je me suis posée la question en commençant à chorégraphier justement. Je partais avec ce gros héritage du show hip hop. Je peux dire que j’en garde l’énergie, ce quelque chose qui fait vibrer. Et puis le rapport à la musique. Dans le break vous êtes tout en présence, dans la projection, avec ce côté un rien arrogant -ce que j’appelle avoir le menton levé ! Dès lors, j’ai voulu mettre à part ces aspects performatifs. Ce qui est important à mes yeux, c’est comment on compose avec ce que l’on est.
Que recherchez vous chez les danseuses et danseurs qui vous accompagnent ?
Pas tant des physiques ou des façons de bouger. Mais plutôt un rapport à la pratique.
Vous êtes de l’aventure top, une pièce de Régine Chopinot créée l’année passée.
Je me suis toujours dit que si j’avais une compagnie, je voulais garder cette liberté de danser pour d’autres. J’ai encore plein de choses à apprendre. C’est également une façon de me « challenger », de me déplacer dans mon travail. En commençant les répétitions de top, je me suis prise une grosse claque. Je me disais que je ne savais pas danser ! J’avais déjà été sur d’autres chorégraphies en tant qu’interprète où je proposais des choses, j’allais même au-devant des attentes du créateur. Là, avec Régine, il y avait une confiance absolue. On peut comprendre de suite ce qu’elle dit sur le corps. Mais en même temps, elle laisse ses interprètes chercher.
Comment vit-on une chose aussi inédite que la crise sanitaire ?
On la vit à pas mal de niveaux. D’abord par la précarité de certains artistes. Ensuite par les projets fragilisés, par les reports. Je travaillais sur « Voilà les femmes », avec des personnes de 25 à 70 ans. Elles étaient particulièrement en demande d’espace. Dans ce cas, il est difficile de reporter sans cesse, de garder l’énergie initiale. Je suis flexible, je peux m’adapter. On n’a pas cessé de le faire pour espérer rebondir.
On parle de plus en plus de votre travail. Ressentez-vous une pression nouvelle ?
La pression vient plutôt du Sujet à Vif que je vais faire au festival d’Avignon cet été. Mais je ne sais pas encore avec qui ! J’ai envie de voir mes pièces en diffusion –et de les danser. L’important c’est également ce travail en commun d’une équipe et donc de le montrer.
On découvre un autre de vos talents dans Réghma, le piano.
J’ai commencé à l’étudier en même temps que la break dance. Puis après, durant mes études de biologie, j’ai arrêté. En tant que chorégraphe, j’avais envie d’y revenir. Et de mettre en regard ma pratique, différente, de la danse et de la musique. Que ce soit dans nos interprétations, dans nos techniques à Noé (Chapsal) et à moi. Il y a quelque chose de très intime dans le fait de jouer ensemble.
Propos recueillis par Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
INTRO/ RĒHGMA chorégraphie Mellina Boubetra
26 JANVIER 2022 – L’AVANT SEINE / COLOMBES* (www.lavant-seine.com)24 FÉVRIER 2022 – CENTRE CULTUREL ATHÉNA – LA FERTÉ BERNARD
1 au 3 MARS 2022 – PÔLE SUD CDCN DE STRASBOURGRĒHGMA seulement
12 MARS 2022 – THÉÂTRE LOUIS ARAGON / TREMBLAY
18 au 20 MAI – LA VILLETTE / PARIS
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