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Louise Chevillotte, éblouissante Phèdre

Actu, Les interviews, Théâtre, Villeurbanne
Michel Cavalca

Louise Chevillotte dans Phèdre de Racine photo Michel Cavalca

Pour sa dernière production après 18 ans passés à la tête du TNP de Villeurbanne, Christian Schiaretti met en en scène un diptyque autour de Phèdre à travers deux auteurs. Il réhabilite Robert Garnier, auteur du 16e siècle totalement oublié du théâtre français. Il a publié Hippolyte en 1573, pièce écrite avant le déchaînement de la quatrième guerre de religion. Un siècle plus tard, en 1677, Racine publie Phèdre. Deux auteurs pour reconstituer le portrait de cette femme incarnée par Louise Chevillotte.

En quoi les deux Phèdre sont-elles différentes ?

Les deux personnages par la fable se ressemblent mais dans le traitement elles sont complètement différents. Chez Garnier la plume baigne dans le sang. On est en 1573 à un an de la guerre de religion. Elle est chaotique, heurtée, agitée. Phèdre est abandonnée par son mari depuis quatre ans et ne comprend pas pourquoi on lui impose le joug marital alors que son mari peut vagabonder dans les enfers. Elle revendique la liberté d’un désir. C’est une jeune femme libertaire, en furie et qui se consume d’amour pour le fils de son mari. Sa morale est de revendiquer le désir. Chez Racine, elle tombe amoureuse du fils de son mari, le jour de son mariage mais elle tait son amour. Son désir est contrit. La fureur qui est montrée chez Garnier est totalement retenue chez Racine. Au moment où la pièce commence, c’est l’acte III chez Garnier.

En quoi les langues sont-elles différentes ?

Elles n’ont rien à voir. Et j’ai tendance à coloniser Garnier avec Racine. Chez Garnier, le vers est comme un bon steak. Il se mâche, il est costaud, haché, heurté, très archaïque, avec beaucoup de mots qui ne sont plus utilisés dans la langue française. C’est presque du folklore ! Chez Racine, la pensée est très rapide. Ce que Garnier développe en douze vers, Racine le fait en deux. Il faut faire confiance aux spectateurs. On n’est pas là pour expliquer une pensée. Le spectateur entend, il est intelligent, il reçoit la musicalité. C’est un pacte avec le public. On est embarqué dans la vélocité et l’intelligence de Racine.

Mais au bout de compte, c’est le portrait de la même femme qui se construit.

Quand j’ai commencé à travailler le personnage, j’ai cherché l’endroit d’empathie pour elle. C’est le portrait en diptyque de femmes esseulées qui sont des reines dans des palais vides, des jeunes filles à la vie gâchée. La métaphore du soleil et des dieux, c’est la métaphore de l’amour comme porte de sortie vers le mort pour elles. Elles sont magnifiques.

Jouer les deux pièces, c’est aussi faire un grand écart, car la scénographie qui est proposée par Christian Schiaretti est totalement différente selon les spectacles.

Le déploiement physique chez Garnier est intense, je finis épuisée à l’issue des 2h20. Je me roule par terre, je me jette, je m’évanouis, je cours. Puis je vais pouvoir expérimenter dans mon corps toutes ces passions ramassées au moment de commencer Racine. C’est un cadeau pour les acteurs.

Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

25 novembre 2019/par Stéphane Capron
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