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Marie NDiaye dans les coulisses du monde politique

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photo Pascal Victor/ArtComPress)

photo Pascal Victor/ArtComPress)

C’est le retour au théâtre pour la romancière Marie NDiaye avec une pièce d’actualité sur la face cachée d’une élection locale, Honneur à notre élue. Elle oppose deux visions de la politique à travers deux personnages incarnés par Isabelle Carré et Patrick Chesnais. La pièce créée au Nouveau Théâtre d’Angers dans une mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia est en tournée.

« Je me creuse la tête à trouver des trucs à lui filer dans les pattes, je ne trouve pas ». Ainsi parle Sachs (Jean-Charles Clichet), le conseiller de l’Opposant. « Soyons infâmes » dit-il. Quand la fiction rejoint la réalité. Cette pièce de Maria NDiaye écrite il y a trois ans tombe à pic dans ce début de campagne de la Présidentielle dominée par les révélations autour de la famille de François Fillon. « Il y a des phrases et des passages entiers du texte que l’on pourrait coller à l’actualité. C’est saisissant à jouer pour nous » dit Isabelle Carré qui incarne l’élue que l’on doit abattre. Patrick Chesnais est l’opposant, un homme politique sans scrupules qui veut lui ravir son siège de maire d’une ville en bord de mer.

La pièce débute par une séance vidéo (assez longue et fastidieuse) dans laquelle l’Opposant et son conseiller Sachs visionnent les images de leur précédente déroute électorale. C’est le point de départ de la machination pour faire chuter l’élue en place. Calomnie, mensonges, tout est bon pour conquérir le pouvoir. Marie NDiaye ne tombe pas dans le piège des « tous pourris ». Elle ne condamne pas mais oppose deux visages de la politique dont émerge la figure de l’élue non corrompue, intègre, qui œuvre pour l’amélioration des conditions de vie de ses citoyens.

Isabelle Carré incarne avec une belle conviction cette élue qui trace son sillon, sans faillir. Quand ses opposants lui ressuscitent des parents qu’elle croyait morts, elle reste impassible. La pièce est prétexte à de jolis numéros d’acteurs. Jean-Paul Muel et Chantal Neuwirth sont remarquables dans la peau de ces vieux iconoclastes qui perturbent la vie quotidienne du foyer de l’élue (Romain Cottard incarne le mari avec une belle sobriété). Qui sont-ils vraiment ? On ne le sait pas, mais on se délecte de leur perfidie. Ces deux grands comédiens sont absolument délicieux.

La mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia met en lumière les nuances du texte de Marie NDiaye dans un décor grandiose, avec d’énormes reproductions de tapisseries dans sa première partie, puis dans le gymnase de la commune ensuite. Dommage qu’il introduit quelques personnages secondaires peu utiles, comme une majorette ou un chœur d’enfants, façon d’ancrée la pièce dans la réalité de la vie quotidienne de la cité. Le récit n’a pas besoin de cela car Marie NDiaye signe une grande pièce sociale et politique. Ce texte qui est une commande du Deutsche Schauspielhaus d’Hambourg et du Nouveau Théâtre d’Angers marque le retour gagnant de la romancière sur la scène théâtrale.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Honneur à notre élue
Frédéric Bélier-Garcia
DE MARIE NDIAYE
MISE EN SCÈNE FRÉDÉRIC BÉLIER-GARCIA
Avec Isabelle Carré, Patrick Chesnais, Jean-Charles Clichet, Romain Cottard, Jan Hammenecker, Jean-Paul Muel, Chantal Neuwirth, Agnès Pontier, Christèle Tual, deux enfants.
Collaboration artistique Caroline Gonce, scénographie Chantal Thomas, lumière Roberto Venturi, vidéo Pierre Nouvel, costumes Pauline Kieffer, son et création musicale Sébastien Trouvé.
PRODUCTION LE QUAI CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL ANGERS PAYS DE LA LOIRE. CRÉATION EN FRANCE. CE TEXTE EST UNE COMMANDE D’ÉCRITURE DU DEUTSCHESSCHAUSPIELHAUSHAMBURG À MARIE NDIAYE.
Durée: 1h45

Nouveau Théâtre d’Angers
DU 1er AU 11 FÉV 2017
Rond-Point du 1er au 26 mars
Théâtre du Jeu de Paume à Aix du 29 mars au 2 avril
Théâtre des Célestins à Lyon du 11 au 20 avril 2017

1 mars 2017/par Stéphane Capron
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