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Isabelle Carré porte un “Baby” entre deux mondes

À la une, Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre

Photo Emmanuel Robert

Aux commandes d’un thème aussi délicat, Hélène Vincent savait qu’elle n’avait pas le droit à un quelconque faux-pas. La GPA est devenue un sujet si controversé qu’il est compliqué de l’aborder sans heurter les convictions et soulever les passions. En adaptant The Baby Dance de Jane Anderson, la metteuse en scène a choisi d’en évacuer le potentiel polémique pour se concentrer sur son aspect le plus humain : la relation qui se noue, avec ces inévitables difficultés et anicroches, entre deux couples réunis autour d’un bébé à venir.

A priori, rien ne les prédestinait à se rencontrer en cet été caniculaire de la fin des années 1980. D’un côté, Wanda et Al vivent dans la misère d’une caravane de Louisiane. Alors qu’ils n’ont pas les moyens matériels et financiers d’élever leurs quatre enfants confiés à leur grand-mère, ils en attendent un cinquième. De l’autre, Rachel et Richard forment un couple à qui apparemment tout réussi. Riches, cultivés, propriétaires d’une maison avec piscine à Los Angeles, ils incarnent le symbole de la réussite à l’américaine, mais une pièce manque à leur bonheur, un enfant qu’ils ne parviennent pas à avoir. Par le biais d’une petite annonce diffusée dans un journal et l’entremise d’un avocat aux motivations douteuses, les deux couples vont s’accorder sur un échange de bons procédé. Rachel et Richard proposent à Wanda et Al de subvenir à leurs besoins financiers en contrepartie de leur bébé.

Sans jamais porter de jugement moral – et c’est salutaire – sur le bien-fondé de cette démarche, Jane Anderson en explore les ressorts et les tourments intimes. Elle plonge au cœur des questionnements impliqués par cette forme de gestation pour autrui, du fort désir d’enfant des parents adoptifs au difficile détachement de la mère porteuse, en passant par les rapports, forcément compliqués, induits par l’argent. Parfois un brin caricatural dans le portrait des riches et des pauvres qu’il dresse, avec son lot d’attitudes et d’actions comme autant de poncifs, toute la force du texte réside dans sa capacité à mettre en valeur les liens ambivalents qui se créent entre ces deux couples, entre ces deux mondes sociaux, économiques et culturels qui affichent des différences telles qu’elles en deviennent indépassables.

Habilement construite en deux temps, entre la chaleur de l’intérieur d’une caravane et la froideur de la chambre d’hôpital, la mise en scène d’Hélène Vincent fait mouche à intervalles réguliers. Très justes dans leurs rôles de parents tiraillés, Isabelle Carré et Vincent Deniard dominent un casting hétérogène, où Bruno Solo, au jeu hésitant, et Camille Japy, au ton emprunté, sont moins convaincants, tout comme Cyril Couton qui ne parvient pas à trouver le ton juste en avocat véreux. Malgré tout, sans jamais parvenir à complètement bouleverser, les scènes en duo se révèlent souvent touchantes, surtout lorsque Isabelle Carré en femme sensible et déterminée est à la manœuvre, capable de faire émerger le tragique d’une situation en quelques mots ou en quelques gestes.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Baby
De Jane ANDERSON
Mise en scène de Hélène VINCENT
Avec Isabelle CARRÉ, Bruno SOLO, Camille JAPY, Vincent DENIARD et Cyril COUTON.
Durée: 2h avec entracte

Théâtre de l’Atelier
À PARTIR DU 19 JANVIER 2018
Du mardi au samedi à 21h00
Matinée le dimanche à 15h00

29 janvier 2018/par Vincent Bouquet
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