New York, 1962. Un club de jazz où se jouent les derniers standards à la mode. Elle est une actrice célèbre. Lui est chanteur dans ce club. Ils ne se sont pas vus depuis deux ans et pourtant elle revient vers lui. Elle fuit l’engrenage d’un star-système qui fait d’elle une poupée docile. Lui n’espérait plus la revoir.
En écrivant ce spectacle, je voulais recréer un univers, une ambiance, celle d’un club de jazz des années soixante. Je voulais restituer les sonorités, les images, cette électricité incontrôlable qui y règne, cette énergie sombre et désespérée qui se dégage des standards de l’époque. Je voulais aussi montrer la quête de deux personnages : la quête d’amour qui ne parvient jamais à son terme car trop absolutiste. Je me suis inspiré de mes différentes lectures sur Marilyn Monroe. Je voulais créer une œuvre de fiction reprenant les derniers mois de sa vie, et en même temps être libre de toutes contraintes historiques. Je ne voulais pas faire une reconstitution fidèle des derniers jours de la vie de Marilyn mais plutôt en faire une évocation. Je ne raconte pas l’histoire de Marilyn Monroe, les historiens, les biographes et autres chroniqueurs s’en chargent mieux que moi. Je raconte simplement la chute d’un être blessé qui pourrait s’appeler Marilyn. Le personnage masculin est chanteur car je voulais que ce personnage transmette l’émotion autrement que par les mots parlés. C’est sa façon de s’exprimer, d’effectuer sa quête. Il fallait donc laisser un maximum de place à la chanson car elle est un vecteur émotionnel puissant. C’est pourquoi les dialogues sont minimalistes. Ici, ce ne sont pas forcément les mots qui expriment les tourments de l’âme mais tout le reste : les regards, les silences, les non-dits, les corps et la musique.
Je ne voulais pas écrire une histoire larmoyante. Le drame n’est pas larmoyant : il est cruel, implacable, inévitable. Je voulais raconter un moment de vie écorché, tendre et violent entre deux êtres qui pourraient s’aimer, mais dont leur peur de vivre les éloigne l’un de l’autre. On y voit le déchirement, la colère, l’incompréhension mais jamais l’apitoiement. Je souhaitais également me pencher sur la double personnalité des artistes, ce qu’ils sont en tant que personnage public et ce qu’ils sont en privé. C’est pourquoi j’ai imaginé une scénographie simple liée à la narration : un tulle noir sépare la scène en deux. Devant : la scène qui symbolise l’apparence, l’image que les personnages renvoient au public. Derrière : la loge qui dévoile la vérité, la solitude, la détresse, les blessures, l’amour…Note d’intention de Franck Chassagnac
Indigo
De FRANCK CHASSAGNAC
Avec : Alexandra PIC, Franck CHASSAGNAC, Tore VELDEN (saxophone), Julien COUSIN (guitare), Simon Charnaud (Contrebasse), Guillaume Le Picard (batterie)
Mise en scène : Hillary KEEGIN.
Du 5 avril au 30 juillet 2011
Du Jeudi au Samedi à 20h
Tarifs : 20 € PT, 15 € TR
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