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I wish I was : l’utopie façon amateur

À la une, Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre

photo Jean-Louis Fernandez

Dans I Wish I Was, Maëlle Dequiedt rassemble les comédiens complices de sa compagnie La Phenomena, qui jouent les musiciens amateurs pour questionner les notions de collectif, d’utopie artistique. Un programme ambitieux dont le plateau témoigne avec autant d’énergie que de confusion.

Depuis Trust-karaoké panoramique d’après Falk Richter, créé en 2017 grâce au dispositif Cluster porté par l’office de production Prémisses et par le Théâtre de la Cité Internationale (TCI), Maëlle Dequiedt développe avec sa compagnie La Phenomena un théâtre où la musique se mêle au jeu pour en questionner l’importance dans la société. Où pour la même raison, le cinéma s’invite au plateau et au cœur de l’intimité de ceux qui lui donnent vie. Violoncelliste et comédienne, également formée à la mise en scène au Théâtre National de Strasbourg, Maëlle Dequiedt avait jusque-là adapté et monté des textes existants : après la pièce éruptive de Falk Richter, écrite dans le contexte de la crise financière de 2007, elle mettait en scène Pupilla de Frédéric Vossier, libre évocation d’Elizabeth Taylor. Avec I Wish I Was, elle se lance pour la première fois sans filets dans une écriture de plateau. Plus personnel, le résultat est aussi plus flou dans ses enjeux.

Sur une scène où des instruments et quelques pans de murs forment un studio de musique presque réaliste, à quelques aménagements près qui nous rappellent au théâtre, on retrouve les six interprètes de Trust-karaké panoramique. Youssouf Abi Ayad, Quentin Barbosa, Pauline Haudepin, Mathilde Edith Mennetrier, Romain Pageard et Maud Pourgeoise sont de ces jeunes comédiens qui croient au collectif. Ce qui, dit Maëlle Dequiedt dans un entretien sur sa pièce, « dans les conditions actuelles de production d’un spectacle, ressemble à une utopie ». Cette utopie fragile est au cœur de I Wish I Was, Pour l’aborder, metteure en scène et comédiens, qui ont tous participé à l’écriture au plateau, optent pour un léger pas de côté par rapport à leur vécu. S’ils portent les mêmes prénoms sur scène que dans la vie, ils n’y jouent non pas le rôle de comédiens professionnels, mais celui de jeunes musiciens amateurs.

C’est du moins ce qu’explique Maëlle Dequiedt dans la feuille de salle ; très économe en mots, sa pièce manque de clarté sur le sujet. Si l’on comprend bien que le groupe part donner un concert dans le Nord de la France, son statut, son histoire ne sont jamais évoqués. Ce qui, au lieu d’ouvrir les gestes et les chants du groupe à l’interprétation, a tendance à les refermer sur eux-mêmes. D’autant plus que, très fragmentaires, hétérogènes, les instantanés de vie des musiciens qui se succèdent dans I Wish I Was peinent à former un tout cohérent. De la variété au jazz, en passant par un peu d’électro, les artistes brassent large sans se frayer un chemin vraiment personnel entre tous ces genres. Leurs dialogues sont à l’image de leurs sons : dans les textes écrits par La Phenomena, s’invitent des références multiples. La Disparition de Jim Sullivan de Tanguy Viel, Je m’en vais de Jean Echenoz, Le Journal de Kurt Cobain, Nirvana : In Utero de Palem Candillier ou encore Pierrot le fou de Jean-Luc Godard…

« La question de l’amateurisme » est politique, dit Maëlle Dequiedt, et l’on aurait aimé que ce fut sensible au plateau. Mais faute d’affirmer un point de vue sur la vie du groupe qui peine à former un véritable collectif, La Phenomena nous laisse au seuil de ses réflexions sur le sujet. En voulant éviter de verser dans le discours et le jugement, les artistes de la compagnie privent de pensée leurs musiciens fictionnels et y renoncent avec eux. Reste une belle énergie qui emporte parfois, sans que l’on sache trop vers quoi.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

I Wish I Was

Mise en scène : Maëlle Dequiedt

Une création collective de La Phenomena

Avec Youssouf Abi Ayad, Quentin Barbosa, Pauline Haudepin, Mathilde Edith Mennetrier, Romain Pageard, Maud Pougeoise

Dramaturgie : Simon Hatab

Arrangements / composition musicale : Francisco Alvarado

Scénographie : Heidi Follet

Costumes : Solène Fourt

Lumière : Auréliane Pazzaglia

Son : Simon d’Anselme de Puisaye et Romain Crivellari

Régie générale : Jori Desq

Remerciements aux musiciens de Band’à Joe, d’Improbubble Bang, de Manzakin

Maëlle Dequiedt fait partie des premiers lauréats du Dispositif Cluster initié par Prémisses, Office de production artistique et solidaire pour la jeune création, et est à ce titre en résidence de création et d’action artistique au Théâtre de la Cité internationale pendant trois ans.

Production : Prémisses / La Phenomena

Co-production : Dans le cadre du projet « résidence longue territoire » de la Cie la Phenomena – Maëlle Dequiedt dans la ville de Denain avec le soutien de la région Hauts-de-France et du campus Amiens-Valenciennes pôle européen de création, Le Théâtre de la Cité internationale, Le POC, La Comédie de Colmar Le Phénix, Scène nationale de Valenciennes – campus pôle européen de création • soutiens Le Jeune Théâtre National, Ville de Denain, Région Hauts-de-France, la DRAC Haut de France, Le Théâtre du Nord – CDN de Lille, Le 9-9 bis

Durée : 1h30

Théâtre de la Cité Internationale

Du 12 au 27 octobre 2020

La Comédie de Colmar

11 et 12 décembre 2020

16 octobre 2020/par Anaïs Heluin
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