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Sanja Mitrović fait son Cinema Paradiso serbe

À la une, A voir, Les critiques, Reims, Théâtre
© Marko Berkesš

© Marko Berkesš

Entre humour et nostalgie, les deux artistes serbes Sanja Mitrović et Vladimir Aleksić racontent leur jeunesse en Yougoslavie dans « I am not ashamed of my communist past » donné en première française au festival Reims Scènes d’Europe.

Plusieurs fois reçue à la Comédie de Reims, la performeuse fait toujours preuve dans son travail d’un grand intérêt pour les sujets socio-politiques qui agitent l’actualité et les hommes de notre époque. Ses spectacles ont la formidable capacité à lever les frontières géographiques et intellectuelles et à observer les tensions entre des enjeux collectifs et individuels. Ils mettent en évidence comment les événements les plus intimes entrent en corrélation avec l’environnement public. Pour cette dernière création, Sanja Mitrović et Vladimir Aleksić abordent avec légèreté et profondeur des questions aussi personnelles et universelles que le sentiment d’appartenance à un groupe, une communauté, en revenant sur l’histoire de leur pays natal, la Yougoslavie, qui n’existe désormais plus mais qui demeure bien présent dans la mémoire, la conscience, de ses habitants comme de ceux qui en sont partis. En témoignent les nombreux souvenirs déclinés dans la pièce d’une manière franchement plaisante et spontanée.

La forme adoptée se présente comme proche du théâtre documentaire, car nourrie d’anecdotes appartenant à la réalité de la vie quotidienne des interprètes très complices, mais elle ne renonce pas à susciter le rire et l’émotion. Usant d’un esprit bon enfant mais aussi insolent, les auteurs et acteurs se livrent d’une manière hyperphysique et font du plateau un formidable terrain de jeu.

Camarades de classe et amis d’enfance, Sanja et Vladimir ont tous les deux choisi l’exil vers l’Europe au début des années 2000. Elle s’est installée à Amsterdam et ne pense pas revenir sur ses terres d’origine – ce serait comme rencontrer un ex dit-elle simplement ; lui, a passé un bout de temps en Italie avant de retourner vivre en Serbie. Ils débattent entre autres de la pertinence de ces choix de vie.

Leur performance trouve appui dans l’enchaînement d’extraits de films produits par la plus grosse société cinématographique du pays, Avala film, dont les lettres jaunes clignotent fièrement sur scène. Créée dans les années 1940 et liquidée après la guerre, l’entreprise fait figure de modèle édifiant du déclin du pays. Sur scène, les images s’entrechoquent, en noir et blanc ou en couleurs. Des scènes de liesse comme de drames, des fêtes, des émeutes, deviennent supports de projection et d’identification pour les acteurs qui à travers les diverses séquences se remémorent avec gaieté, spleen et parfois amertume ce qu’était la République fédératrice socialiste.

Un peu comme l’Allemagne, plus de deux décennies après la chute du mur, développe une tendance à l’« ostalgie » et repense le bilan de l’ex-RDA en termes plus positifs, la Yougoslavie semble faire un retour tout aussi regretté. Quand les acteurs jouent aux partisans, chantent, dansent et sautent en agitant avec entrain des rubans rouges à la gloire de Tito, de la jeunesse et du peuple, ils tentent de faire revivre un temps béni et révolu mais aussi de réactualiser les valeurs cruciales de collectivisme et d’égalité qui manquent à l’Europe actuelle traversée par la crise.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

I Am Not Ashamed of My Communist Past
conception Sanja Mitrović et Vladimir Aleksić /mise en scène Sanja Mitrović en collaboration Vladimir Aleksić
Avec Sanja Mitrović, Vladimir Aleksić
Chorégraphie Sanja Mitrović – Dramaturgie Jorge Palinhos, Olga Dimitrijević – Scénographie et costumes Frédérick Denis – Lumières Giacomo Gorini – Consultant musique Vladimir Pejković – Vidéo Vladmir Pavić, Frédérick Denis – Montage vidéo Nikola Vrzić, Siniša Mitrović – Traduction anglaise Siniša Mitrović
Production Sanja Mitrović/Stand Up Tall Productions (Amsterdam), BITEF Theatre (Belgrade)
Coproduction Beursschouwburg (Bruxelles)
Partenaires Pianofabriek (Bruxelles), KVS (Bruxelles), Centar Film (Belgrade), Yugoslav Cinematheque (Belgrade), Avala Film (Belgrade), Film Center Serbia (Belgrade), National Theatre Tosa Jovanovic (Zrenjanin)
Avec le soutien de Flemish Community, Flemish Community Commission, City of Belgrade
Durée: 1H15

Reims Scène d’Europe
2 et 3 février à la Comédie de Reims

3 février 2017/par Christophe Candoni
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