Le comédien Wladimir Yordanoff est mort mardi à l’âge de 66 ans, c’est l’un des plus grands comédiens du théâtre français qui disparait, compagnon de route de Stuart Seide, de Patrice Chéreau, de Christian Schiaretti et d’Alain Françon qui ces dernières années lui a offert des rôles magnifiques dont celui de George en 2016 dans Qui a peur de Virginia Woolf ? de Edward Albee qui lui a valu de recevoir un Molière.
Dans Qui a peur de Virginia Woolf ?, il jouait un monstre impitoyable. Il était un architecte vieillissant, bâtisseur d’églises dans Solness, un mari manipulé dans Créanciers. A chaque présence dans une production, Wladimir Yordanoff illuminait la scène. En un demi-siècle de carrière au théâtre, ce comédien, fils du violoniste bulgare Luben Yordanoff, a été dirigé par les plus grands metteurs en scène. « C’est une voix et une silhouette reconnaissables entre tous » a salué hier soir Roselyne Bachelot, la Ministre de la Culture.
Formé au conservatoire national supérieur d’art dramatique dans la classe de Pierre Debauche et Antoine Vitez, Wladimir Yordanoff débute sa carrière sous la direction de Stuart Seide au milieu des années 70, il joue dans Troïlus et Cressida de William Shakespeare, Dommage qu’elle soit une putain de John Ford, La vie est un songe de Calderón, Mesure pour mesure de William Shakespeare et en 1981, il est Pyrrhus dans Andromaque au Cloitre des Carmes au Festival d’Avignon avec Elisabeth Tamaris dans le rôle-titre. Quelques années plus tard en 1988, dans la Cour d’honneur, Patrice Chéreau lui confie le rôle du spectre dans sa mise en scène mythique d’Hamlet. Puis débute son long compagnonnage avec Alain Françon. Il est Narcisse dans Britannicus de Racine en 1991. Il croise la route de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui et participe à la folle aventure de la création d’Un air de famille dans la mise en scène de Stephan Meldegg au Théâtre de la Renaissance en 1994.
Au début des années 2000, il rejoint la troupe de Christian Schiaretti. De Mère Courage et ses enfants à L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht au Coriolan de William Shakespeare qui lui vaut une première nomination aux Molières. Il retrouve ensuite Alain Françon, et les succès s’enchainent. Son dernier rôle aura été celui du commissaire Toulouse dans En garde à vue de John Wainwright dans la mise en scène Charles Tordjman au Théâtre Hébertot.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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