Denis Podalydès a récemment créé Le Triomphe de l’Amour de Marivaux. Cette comédie en trois actes, repose sur une intrigue simple où une princesse veut rendre le trône qu’elle occupe à son héritier légitime, mais pour y parvenir, elle doit séduire trois personnes qui vivent sous le même toit. Ainsi, la pièce laisse une large place aux quiproquos et autres marivaudages…
Denis Podalydès a-t-il redécouvert Le Triomphe de l’Amour à la manière de Clément Hervieu-Léger qui a remis sur scène Le Petit maître corrigé plusieurs siècles après sa création à la Comédie-Française ? Outre une similitude dans les deux scénographies et un auteur commun, ces deux pièces ne partagent pas la même histoire.
Le Triomphe de l’amour a été régulièrement jouée tout au long de son histoire avec plus ou moins de succès. Quelques grands noms de la mise en scène s’y sont frottés tout au long de l’histoire contemporaine, parmi lesquels Jean Vilar ou Roger Planchon…
En 1955, Jean Vilar s’attaque à ce texte au Palais de Chaillot. Maria Casarès est en tête d’affiche, Maurice Jarre en assure la musique et quelques photographies qui documentent ce spectacle sont d’Agnès Varda. Ce spectacle populaire au sens où Vilar l’entend, laisse voir une scénographie et des costumes classiques, qui donnent aux captations de 1967, un air de vieux film de Walt Disney.
Roger Planchon, quant à lui, s’attèle à cette pièce en 1998. Ce dernier, qui incarne le rôle du philosophe, voit en ce texte une pièce qui allait contre le cynisme ambiant de la création artistique. Aussi, Planchon voit dans le rôle principal de la pièce l’incarnation du Don Juan féminin.
D’autres, comme Stanislas Nordey, ont donné leurs propres lectures de cette pièce de Marivaux. La mise en scène qui a marqué cette décennie est celle de Michel Raskine avec Marief Guittier et Thomas Rortais avec un humour façon commedia dell’arte assumé. Denis Podalydès ajoute son nom à celles et ceux qui y ont vu une véritable comédie, un manifeste de joie et de justice ?
Hadrien Volle – www.sceneweb.fr
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