Guillaume Dujardin, metteur en scène et directeur du Festival de caves, enseignant à l’université de Franche-Comté devra répondre en mars prochain des accusations de chantage sexuel devant le Tribunal Correctionnel de Besançon. Il avait été suspendu de ses fonctions au début de l’année par le président de l’université à la suite de témoignages de certaines de ses élèves. L’affaire avait été révélée par l’Est Républicain.
Il a fallu plusieurs mois à la justice et au service de la sûreté départementale du commissariat de Besançon pour aboutir à ce renvoi devant le Tribunal. Les policiers avaient recueilli des témoignages d’anciennes élèves de Guillaume Dujardin. Tout était parti d’une lettre anonyme, reçue fin 2017 à l’université de Franche-Comté. Les parents d’une ancienne élève y dénonçaient « les dérives » de l’enseignant. A l’époque Guillaume Dujardin avait estimé qu’il s’agissait « d’une atteinte aux droits de la défense qui met en danger (sa) présomption d’innocence. » Selon les témoignages, Guillaume Dujardin usait de son autorité et de son charisme en invitant certaines de ses élèves à des cours particulier à son domicile. Les jeunes filles devaient se déshabiller.
Dès la révélation des faits, Guillaume Dujardin avait été suspendu de ses fonctions par le Président de l’université de Franche-Comté. Le festival de caves 2019 s’était lui déroulé normalement au printemps.
Guillaume Dujardin est donc convoqué devant le tribunal correctionnel en mars prochain pour « chantage sexuel » plutôt que harcèlement. Etienne Manteaux, le Procureur de la République a expliqué à l’Est Républicain que tous les faits révélés antérieurs au 1er mars 2014 sont prescrits mais « permettent de comprendre le processus réitéré à chaque promotion ». Guillaume Dujardin expliquant que « la meilleure façon d’apprendre était de jouer nue. Celles qui n’acceptaient pas devaient se retirer du dispositif. Il fallait obéir » selon les termes du Procureur de la République. Guillaume Dujardin ne nie pas les faits, mais se défend et assure qu’il s’assurait du consentement de ses élèves.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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