Quand un “khâgneux”, éducateur spécialisé au chômage, doit ramener le bifteck à la maison, pas le choix, c’est l’intérim. Direction l’usine, l’abattoir industriel, froid, assourdissant, rouge sang. Où le travailleur, à la merci des petits chefs, n’est qu’un maillon anonyme d’une chaîne ininterrompue d’hommes et de femmes qui tuent, dépècent, découpent, poussent… ad nauseam
«L’usine c’est pour les sous», répète l’ouvrier. Mais à quel prix?
Dans cette immense machine déshumanisante, c’est justement l’humanité qu’il faut préserver pour supporter l’insupportable, la barbarie de l’exploitation, les animaux morts, l’odeur putride, la douleur physique… L’humanité, c’est la dignité de ces collègues de misère à la fois repoussants et attachants, qui hurlent et se pomponnent, qui chantent, s’adorent et s’engueulent.
L’humanité, c’est la solidarité, la richesse intérieure, l’évasion, le rire et les larmes, c’est Apollinaire ou Michel Delpech, Iron Maiden ou Alexandre Dumas, et Pok-Pok le chien, camarade toujours fidèle qui ne comprend rien mais qui comprend tout.
À la ligne
Avec Grégoire Bourbier
Accompagnement musical : Tonio Matias ou Valerio Zaïna
Mise en scène : Jean-Philippe Daguerre
Adaptation : Xavier Berlioz, Grégoire Bourbier et Frédéric WaringuezJusqu’au 26 juin 2024
Théâtre de la Huchette
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