Artistes multiples, on les voit au cinéma, sur scène ou dans des manifestations d’art contemporain. Le spectacle du duo Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel revient au 104. Improvisation performée ? Concert ? Un spectacle aux prises multiples qu’il ne ferait pas bon vouloir classer, tant la multiplicité du duo est riche de surprises.
« Grande » n’est pas une seule revue, mais une suite de plusieurs petites qui commencent par la fin. « Revue d’habits », « revue d’amour », « revue d’histoires » ou « revue neuro-ménagère ». Autant de propos et d’idées centrales qui se succèdent autour d’une dualité sans cesse changeante : play/pause, il/elle, refrain/couplet… Pour illustrer chaque tableau, le duo pioche dans le bardas étalé sur scène : télé, mannequins, sarcophage de carton, fripes, autant d’objets étranges disposés au pieds d’un mur d’amplis. Mais le public n’a pas à s’inquiéter : on nous distribue une carte pour éviter de nous perdre.
Si l’on fait le choix de ne pas l’ouvrir, qu’on explore, qu’on tâtonne, on est frappé par les numéros. Dans le premier,Vimala Pons parvient à retirer plusieurs dizaines de couches d’habits en tenant sur sa tête un mannequin de vitrine en équilibre. Puis Tsirihaka Harrivel sautera dans le vide, jettera des couteaux, quand la seconde utilisera à plusieurs reprises un canon à confettis. Cette succession est chargée de sens, « Grande » est une revue symbolique. Chaque action fait figurer un sentiment : qui dit première rupture dit jean, un pantalon auquel Tsirihaka Harrivel s’accrochera jusqu’à se hisser à plusieurs mètres de hauteur. Face à nous, rien n’est aussi simple qu’on ne le croit.
Comme si cela ne suffisait pas, le duo s’attèle aussi à composer la musique en live – une rencontre entre électro instrumentale et chanson française désabusée. Celle-ci agit comme un point d’orgue à cette ambiance futuriste et déglinguée produite par l’ensemble. Dans une mise en tension permanente, ils donnent l’impression d’être neuf dans chaque numéro pourtant – on l’imagine – sans cesse répété. « Grande » dégage une grande violence de corps et de sentiments. Un torrent qui nous emporte dans la folie virtuose des revues. Des petites revues qui deviennent particulièrement « Grande » par la belle synthèse acrobatique qu’elles font de l’existence.
Hadrien VOLLE – www.sceneweb.fr
« Grande »
Réalisation, Conception, Création Objets, Création Accessoires, Dispositif sonore, Dispositif lumière, Musique & Arrangements : Tsirihaka Harrivel & Vimala Pons
Régie générale & chef de poste Plateau : Florian Méneret
Régie Son & Plateau : Emmanuel Laffeach
Régie de Création : Élise Lahouassa
Costumes : Rémy Ledudal et Vimala Pons
Réalisation des Constructions : Mathieu Delangle, Emmanuel Laffeach, Julien Vadet, Florian Méneret, Marion Abeille, Flavien Renaudon, Tsirihaka Harrivel, Élise Lahouassa
Production déléguée et Administration de production : Murailles Music
Direction de production et Édition : Adeline Ferrante
Direction de production et Diffusion (première saison) : Mathilde Ochs
COPRODUCTIONS : PLATEFORME 2 PÔLES CIRQUES EN NORMANDIE I LA BRÈCHE – CHERBOURG & CIRQUE THÉÂTRE D’ELBEUF ; LE CENTQUATRE, PARIS ; ESPACE MALRAUX, SCÈNE NATIONALE DE CHAMBÉRY ET DE LA SAVOIE ; LES SUBSISTANCES, LABORATOIRE INTERNATIONAL DE CRÉATION ARTISTIQUE, LYON ; LE LIEU UNIQUE, SCÈNE NATIONALE DE NANTES ; THÉÂTRE DE LA VILLE, PARIS ; INSTITUT FRANÇAIS DE BEYROUTH, LIBAN ; LE QUAI CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL ANGERS PAYS DE LA LOIRE ; NUIT BLANCHE 2015, VILLE DE PARIS ; LE MANÈGE, SCÈNE NATIONALE DE REIMS ; BONLIEU SCÈNE NATIONALE ANNECY ; LA FILATURE, SCÈNE NATIONALE DE MULHOUSE ; LE PRATO, THÉÂTRE INTERNATIONAL DE QUARTIER, PÔLE NATIONAL DES ARTS DU CIRQUE, LILLE ; LE MAILLON, THÉÂTRE DE STRASBOURG, SCÈNE EUROPÉENNE ; ASSOCIATION LE POINT TRIPLE ; FILM ARGENT ; ARGENT ELÉPHANT.
Durée : 1h50Le 104
Du 19.09 > 11.10.2017
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