J’ai souvent dit à mes enfants que la révolution française avait été un des exploits les plus titanesques de l’homme. Le pied d’Armstrong sur la lune est un pas de fainéant comparé à cette foulée sauvage qui a fait chuter plus de 1200 années d’histoire. Hugo nous parlait de devoir. Pas celui de mémoire, de repentance, d’épanchement de sentiments. Non pas que cela soit inintéressant, mais Hugo, lui, faisait appel au devoir d’histoire. De savoir. De conscience. Pas un petit effort ressemblant à une minute de silence : ce devoir, cette « montagne » comme il l’aimait à l’appeler, ce 93 monumental, ce colosse, cette année mono-humaine, c’est une vie entière qu’il passa à la ressasser, la mastiquer, la ruminer, la réfléchir, la penser. Jeune, son cœur était tourné vers sa mère, la vendéenne. Plus tard, la raison lui révéla l’héroïsme, l’humanité de son père le républicain. Et il n’y a pas de manichéisme là-dedans. Il y a du sentiment humain et de la complexité humaine. Quatre-vingt-treize est le dernier roman d’Hugo. Cette œuvre testamentaire nous prend la main, nous citoyens, et nous rappelle la naissance de notre fragile liberté, de notre fragile égalité et de notre fragile fraternité. Note d’intention de Godefroy Ségal
Quatre vingt-treize
De Victor Hugo
Adaptation et mise en scène Godefroy Ségal
Peintures Jean-Michel Hannecart
Projection Benjamin Yvert
Assistante à la mise en scène Mathilde Priolet
Avec Géraldine Asselin, François Delaive, Nathalie Hanrion, Alexis Perret et Boris Rehlinger
Production In Cauda, avec le soutien de la ville de Magny-les-Hameaux, la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, la DRAC Ile-de-France -ministère de la Culture et de la Communication, Lilas en scène et Jipanco
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