La Giselle de Mats Ek, qui a conservé la musique du ballet historique, celle d’Adolphe Adam, peut aussi se lire comme l’histoire d’une femme libre, qui se livre tout instinct dehors à ses pulsions et envies. Reniflant le corps de celui qu’elle désire, lui mettant la main au panier, se frottant et écartant les jambes, elle paiera le prix cher de ses élans qui semblent effrayer tout le monde. Sa vitalité extrême ne peut être appelée qu’à disparaître dans une société de l’apparence et de la bonne tenue. Giselle focalise aussi la lutte des classes que Mats Ek exacerbe dans sa pièce avec la lucidité tranchante qui est la sienne. Il cogne la fille nature contre les bourgeois trop élégants et moqueurs. Il ose la crudité du corps contre la bienséance. Sexe et sentiments se trouvent alors une langue chorégraphique touffue, âpre, sans ambages.
Le parti pris de Mats Ek trouve une force d’impact imparable grâce à son écriture. Non seulement elle s’affirme comme un style en soi, immédiatement repérable avec son extension maximale des mouvements, ses grands pliés immenses, ses sauts nerveux et ses arabesques sèches, mais son abstraction ne perd jamais de vue le sens de la danse. Jusqu’aux galipettes enfantines et aux gestes familiers que Mats Ek injecte régulièrement dans son flux chorégraphique qui en disent long sur l’état psychique des personnages. D’après dossier de presse.
Giselle de Mats Ek
musique* Adolphe Adam
décors & Costumes
Marie-Louise Ekman
lumières Jörgen Jansson
assistantes Ana Laguna, Monica Mengarelli
assistant aux déCors Peder Freiij
assistante aux Costumes
Katrin Brännström
Création en 1982 par le ballet Cullberg
(Stockholm/suède). entrée au répertoire du ballet de l’opéra de Lyon, le 22 mars 2009.
* musique enregistrée par l’orchestre de l’opéra de Monte-Carlo
DU 27 DÉCEMBRE AU 2 JANVIER 2013
20H30 I DIM. 29, MAR. 31 DÉC. & VEN. 3 JAN. 15 H
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