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« FUGACES », le flamenco réinventé d’Aina Alegre

A voir, Annecy, Créteil, Danse, Les critiques, Lyon
FUGACES d'Aina Alegre
FUGACES d'Aina Alegre

Photo Martin Argyroglo

Avec sa dernière création, la co-directrice du CCN de Grenoble Aina Alegre déploie une chorégraphie teintée d’un flamenco déconstruit, et réinventé pour sept interprètes, qui rend hommage à l’icône du genre, Carmen Amaya.

Des percussions résonnent dans l’obscurité ; puis, sur le plateau éclairé peu à peu, sept silhouettes alignées se profilent dans le fond de scène. Ils et elles s’avancent, un à un. Toujours intimement liées à la musique, les créations de la Barcelonaise Aina Alegre puisent dans son héritage espagnol et conçoivent la chorégraphie comme une orchestration. Avec R-A-U-X-A (2020), elle disséquait le geste de frapper au sol, récurrent dans son travail ; avec THIS IS NOT « an act of love & resistance » (2022), elle capturait l’essence de l’air en gestes et en sons, convoquant de nombreux instruments à vent sur scène. Dans FUGACES, les corps apparaissent de nouveau comme des instruments de musique, pour distiller un hommage à la flamenca catalane Carmen Amaya.

Explorer les relations entre la musique et la danse est devenu un lieu commun chez les chorégraphes contemporains. Cette recherche occupait encore le Voice Noise de Jan Martens et n’a cessé d’animer le travail de la Flamande Anne Teresa de Keersmaeker. De son côté, Aina Alegre, à la tête du Centre Chorégraphique de Grenoble – en co-direction avec Yannick Hugron – depuis 2022, mise plutôt sur la puissance de la percussion.

Dans FUGACES, ces rythmes apparaissent en dilettante, comme s’ils s’échappaient pour mourir dans le silence. Ils proviennent tantôt de la bande-son, tantôt des interprètes, qui martèlent le sol avec leurs baskets noires. Quelques éléments de scénographie habillent sobrement la scène : deux plateformes noires disposées en diagonales, de part et d’autre du plateau, tels des planchers qui font résonner les pas du flamenco. Ils sont à l’image des costumes : des shorts et gilets noirs. Mais la scénographie évolue grâce à une lumière tranchante, alternant entre le rouge et le blanc, en flashs ou en faisceaux, qui sculpte la scène. Elle contraste avec l’architecture des corps, souple et tonique à la fois. Cette danse reprend les lignes et le tonus du flamenco : les bras postés au-dessus de la scène, poignets vers l’extérieur, poursuivant la spirale amorcée par les frappes de pieds.

À mille lieues de la représentation folklorique du flamenco, la chorégraphie opère une déconstruction, qui emprunte certains gestes ou sons pour les isoler, les décliner, en solo, en duo, en groupe, et les déplier en cascade. Le groupe n’est jamais bien rangé, il est tour à tour éparpillé ou rassemblé en grappes. Deux interprètes sautent en rond. Place ensuite au calme et au silence, avant de reprendre. La tradition dansée et musicale du boléro, au rythme pulsé, occupe l’arrière-plan sonore, ou est éparpillée en fragments, parfois fredonnée ou chantée, parfois frappée par les pieds. On reconnaît la mélodie du tube de Maurice Ravel. Une interprète se met à jouer du trombone.

Sur un écran dans le fond de scène, à cour, une vidéo en noir et blanc de la flamenca Carmen Amaya apparaît. La pionnière du genre, qui a œuvré au début du XXe siècle, s’affiche bien corsetée dans un gilet et un pantalon, habitée par la fougue. C’est comme si son fantôme, dont l’aura plane depuis le début de la représentation, se matérialisait. Au risque d’une rupture avec le rythme et l’esthétique globale, la chorégraphe cite cette inspiration, lui rend hommage. Par son entreprise de déconstruction et de reconstruction du flamenco, Aina Alegre serait-elle en train de marcher dans ses pas ?

Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr

FUGACES
Conception et direction artistique Aina Alegre
Création et interprétation Adèle Bonduelle, Maria Cofan, Cosima Grand, Hanna Hedman, Hugo Hagen, Yannick Hugron, Gwendal Raymond
Création lumière Jan Fedinger
Création et espace sonore Vanessa Court
Costumes Aina Alegre, Andrea Otín
Coordination technique Juliette Rudent-Gili
Assistante du projet Séverine Bauvais

Production Centre chorégraphique national de Grenoble ; STUDIO FICTIF
Coproduction MC2 : Maison de la Culture de Grenoble ; Charleroi Danse – Bruxelles ; La Briqueterie – CDCN du Val de Marne ; Bonlieu Scène nationale Annecy ; Biennale de la Danse de Lyon 2025 ; Mercat de les Flors – Barcelone ; DDD – Festival Dias de Dança
Soutien Theater Freiburg – Allemagne ; Lauréate MIRA de l’Institut français ; SPEDIDAM

Durée : 1h

Vu en mars 2025 à la MC2: Maison de la Culture de Grenoble

MAC Créteil, dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne
du 20 au 22 mars

Théâtre de Corbeil-Essonnes, dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne
le 25 mars

Festival Dias da Dança, Porto (Portugal)
les 23 et 24 avril

Biennale de la Danse de Lyon
les 19 et 20 septembre

Mercat de les Flors, Barcelone (Espagne)
les 18 et 19 octobre

Bonlieu, Scène nationale d’Annecy
les 16 et 17 décembre

16 mars 2025/par Belinda Mathieu
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